07 Juillet 2019 À 16:16
Les nouvelles technologies favorisent l’émergence de nouveaux modèles économiques, de nouvelles sources de revenus et de nouvelles relations clients, tout en réduisant les coûts opérationnels. L’économie du savoir doit savoir être un acteur d’un nouveau paradigme de développement prônant le “Leave no one behind”. La création de la richesse et des emplois est désormais portée par l’économie du savoir et de l’immatériel, levier principal de développement, d’amélioration des conditions de vie des populations et de renforcement de la compétitivité de l’économie. D’ailleurs, les quatre piliers qui ont été définis par la Banque mondiale pour la mesure de la performance au niveau de l’indice de l’économie du savoir (Knowledge Economy Index -KEI-) sont :r>• L’éducation et le capital humain.r>• Les technologies de l’information et de la communication.r>• La recherche-développement & innovation.r>• Le régime économique et institutionnel (REI).r>Il est donc nécessaire d’évaluer sans complaisance le chemin parcouru par les pays africains et d’avancer des propositions concrètes pour qu’ils s’y insèrent et tirent profit des opportunités qui se présentent. Il est important aussi de mettre les projecteurs sur les problématiques d’éducation, de formation et d’emploi auxquelles sont confrontés les pays africains et de voir dans quelles mesures l’économie du savoir peut constituer une réponse rapide, adéquate et efficace pour les adresser. Autre point à citer: les sources du savoir et de la connaissance. La source c’est l’école, mais la source peut être aussi la culture, les habitudes et les traditions avec leurs illustrations dans les arts et l’artisanat. r>La religion est aussi une source de savoir et de connaissance. L’économie du savoir c’est quand un secteur économique fonctionne autour des connaissances et des savoirs et c’est quand il y a de nombreux producteurs de savoirs, en lien avec des transformateurs et des créateurs de valeurs liés à ces savoirs et que de nombreux marchés sont créés autour de la connaissance. Prenons à titre d’exemple la Silicon Valley en Californie avec une forte concentration d’universités et de centres de recherche et d’innovation : une recherche approfondie, une recherche appliquée, de nombreuses innovations, un dispositif de brevetage et de protection et des entreprises par milliers, soutenues par des entreprises de plus en plus grandes. À cela s’ajoutent des outils et des produits développés, en rapport avec les découvertes, un système financier aux moyens illimités, une croissance importante, un développement, une ouverture de nouveaux secteurs, des créations de chaines locales qui sont devenues des chaines mondiales ainsi qu’une promotion de l’économie de l’information et des données, avec des implications sur l’hébergement, les transports, les ventes en ligne, l’internet et le e-commerce… La Californie seule serait la septième puissance économique de la planète, pas loin de la France et avec un PIB équivalent aujourd’hui à celui de l’Afrique en entier. Il est à noter que quels que soient les savoirs, les connaissances et leurs sources, ils ont besoin de dispositifs pour être renforcés et capitalisés. Cela permet de sédimenter, foisonner et être approfondi vers l’excellence, la perfection et la différenciation qui suscitent l’intérêt et peut générer des revenus, de la richesse, car ce qui est exceptionnel est unique, difficilement duplicable, et donc met en place, maintient et soutient un avantage comparatif qui peut être porteur de valeurs et de richesses. Les dispositifs sont : r>- La formation initiale et continue avec la vocation de tendre vers ce qui se fait de mieux dans les domaines visés, avec comme autre objectif les avantages comparatifs de l’espace concerné (aspects culturels, artistiques…).r>- La recherche : c’est la quête de la perfection et de domaines inexplorés. La recherche de savoirs et de connaissances permettant de donner des longueurs d’avance, de créer des biens ou services, d’élargir des horizons de connaissances et d’explorer de nouveaux domaines. La recherche situe une collectivité dans l’avant-garde et élargit les portes des idées, des savoirs et des connaissances.r>- Les vecteurs commerciaux qui permettent de transformer une idée en moyens de création de valeurs : les écosystèmes, les acteurs capables d’utiliser les savoirs pour créer et mettre en place des biens et services, les chaines de valeurs, les coopérations et les interrelations indispensables à la création de valeurs.r>- Les outils pour fluidifier la circulation des idées, des savoirs et des connaissances et les porter à la hauteur du marché : les technologies d’information et de communication, les dispositifs de stockage de données, l’intelligence artificielle, les infrastructures de transport de l’information et des connaissances abolissant la distance et le temps.
- L’environnement propice : Cela implique, entre autres, la régulation, la supervision et le contrôle… Cela implique aussi que les pouvoirs publics doivent avoir une vision du secteur, une idée précise des objectifs à atteindre dans le temps, des contraintes à lever, des efforts nécessaires à fournir, des ressources à employer et des décisions à prendre pour ce faire. Ils créent ainsi l’environnement normatif, physique et technique pour ce faire : des politiques, des règles, des parcs technologiques, des campus numériques, des écoles et universités, des zones franches, une fiscalité appropriée ainsi que la facilitation d’installation de grands acteurs aidant la constitution d’écosystèmes nationaux…
Les pays africains sont de plus en plus conscients de l’importance des TIC et développent plus ou moins des stratégies en la matière et mettent en place des outils institutionnels dans ce sens : création de ministère en charge de l’économie numérique, des TIC, mise en place d’agence r>de développement des technologies, etc. Certains prennent de l’avance: le Maroc, le Sénégal, le Ghana, le Kenya, le Rwanda et l’Afrique r>du Sud sur certains aspects de la mouvance numérique : administration électronique, débit internet, paiement mobile, université virtuelle… Mais rarement ce sont des dispositifs complets : maitrise du système, contenu, environnement institutionnel, écosystème, complet, secteurs intégrés permettant une plus grande diffusion locale des valeurs créées… Et encore moins portant sur l’économie du savoir : exemple du Rwanda qui s’en rapproche le plus avec l’accueil d’une structure d’excellence mondiale de mathématiques et des universités (physiques ou virtuelles) en lien avec de grandes universités américaines, la base existe, mais le Rwanda est un pays n’ayant pas beaucoup de moyens et limité.r>Des pays comme le Nigeria, l’Égypte, l’Afrique du Sud disposent de moyens leur permettant, s’ils le veulent vraiment, d’installer des systèmes économiques fondés sur les connaissances et les savoirs. Ailleurs, il est possible, sans avoir la prétention de s’approcher de la Silicon Valley, il est possible de développer des modèles adaptés en n’oubliant pas les savoirs et savoirs faires traditionnels voir les cultes qui peuvent tous offrir des axes de travail pour ériger autour d’eux de véritables dispositifs de formation, de recherche et d’application r>combinant les technologies d’information et de communication pour ériger des modèles économiques durables et prospères. Il faut de la formation pour donner le plus haut degré de compétence, au monde, r>dans les domaines ciblés qui peuvent être l’artisanat et les arts culinaires traditionnels. Il faut aussi de la recherche permanente, fondamentale et appliquée et donc des moyens publics. Il faut aussi un r>système de brevetage et des dispositifs de développement d’entreprises en chaine et en partage sur les savoirs, idées, découvertes et un dispositif juridique de protection et de promotion. Il faut aussi un système financier adapté. L’avenir étant aux ensembles, il est possible de développer ces grappes de prospérité en synergie, entre régions d’un même pays ou entre plusieurs pays d’une même région voir dans des zones frontalières r>appropriées.