13 Septembre 2019 À 20:29
Les emplois de demain seront déterminés par les grandes tendances démographiques (le vieillissement), environnementales, technologiques (l’omniprésence du numérique), mais également sociétales (l’émergence de nouvelles valeurs). C’est ce que souligne l’Institut Royal des études stratégiques (IRES) qui s’intéresse à la problématique de l’emploi dans le cadre de la réflexion qu’il mène, depuis 2008, sur la compétitivité globale du Maroc et, depuis 2014, sur le capital immatériel. Mais cette fois-ci, il vient de consacrer tout un rapport (dans le cadre de la série de rapports généraux qu’il élabore) à la question de l’«Emploi et création de valeur sur le plan international». Un rapport qui traite de cette problématique dans sa dimension mondiale et non seulement sur le plan national.r>Les rédacteurs du rapport se demandent de prime abord s’il y aura des emplois en nombre et en qualités suffisants pour les plus de 9 milliards d’habitants de la planète à horizon 2050. «La question de l’emploi est cœur des préoccupations des décideurs publics et privés et de l’ensemble des sociétés, en particulier celles disposant d’une population jeune, souvent diplômée, mais sans horizon professionnel clair. Les grandes transitions à l’œuvre – démographique, climatique et technologique – viennent accroître les incertitudes relatives aux conditions de survie des populations et à la réduction des situations vulnérables tant au sein des pays développés qu’au sein de ceux en émergence ou en développement», souligne le document de l’IRES. Un des volets suscités dans ce document concerne les effets de la révolution numérique sur l’emploi. Cet impact déjà effectif fait que des pans entiers d’emplois existants sont considérés comme menacés dans leur existence. «Mais, si elle remet en cause les situations d’emplois existantes, la révolution numérique ouvre également des opportunités de développement de nouveaux emplois et de nouvelles compétences, dans les pays et sous toutes les latitudes», est-il indiqué dans le rapport.r>Par ailleurs, souligne le document de l’IRES, à l’horizon 2030-2050, le monde sera soumis à de multiples transformations, qui auraient un impact sur la façon de produire la valeur et de créer les emplois. Les évolutions structurelles sont tout d’abord de nature technodémographique. Il s’agit de l’impact de la révolution numérique sur la création de valeur et l’emploi associé, il s’agit de la structuration de l’économie-monde autour des classes moyennes, de l’urbanisation et de la planétarisation, comme vision et valeur.
Dans ce contexte, le rapport met en avant des scénarios pour éclairer les avenirs possibles de la valeur et de l’emploi, à l’horizon 2030-2050. Ces scénarios sont proposés pour éclairer la décision publique, mais également privée, et tout citoyen du monde. Un des scénarios d’ordre global est relatif à l’émergence de l’Afrique qui tire parti de la jeunesse de sa population, développe ses capacités scientifiques, techniques et valorise sa culture. «Les institutions africaines sont crédibles et assurent la coopération effective au sein du continent.r>L’Afrique développe des emplois et des activités dans de nombreux secteurs», est-il précisé. Évoquant les scénarios possibles, le rapport cite, entre autres, la consolidation de l’emploi dans les pays du Sud, car l’essentiel de l’emploi dans ces pays est encore de nature informelle et sa consolidation est une priorité. Le rapport focalise, à travers cinq chapitres, sur des définitions en relation avec l’emploi, les chaînes de valeur globales, les évolutions structurelles en matière d’emploi, les nouvelles aspirations et les nouveaux paradigmes.