05 Décembre 2019 À 19:14
Pour réussir une transition énergétique de l’Afrique de l’Ouest, il y a lieu de s’assurer, au niveau de cette région, de la prise en compte de quelques aspects. Il faut avoir des institutions africaines assez fortes pour assurer le développement, inspirer confiance et assurer la pérennité de cette stratégie énergétique. Il faut œuvrer pour qu’il y ait un impact socioéconomique réel sur les communautés africaines. Il s’agit également d’avoir une stratégie claire, développer la recherche et développement, tout en sachant que chaque pays a ses propres contraintes et a besoin de la recherche de nouvelles solutions adaptées. Il faut aussi prendre en compte la qualité des ressources humaines et promouvoir la coopération Sud-Sud et triangulaire.r>Ce sont là les principaux arguments qui ont été défendus par Mohamed Ghazali, secrétaire général du ministère de l’Énergie, des mines et de l’environnement. Il a développé ce plaidoyer lors du Sommet régional de l’énergie, ludi et mardi à Dakar, au cours d’un panel de haut niveau de discussion sur la coopération régionale centrée sur l’Afrique de l’Ouest sous le thème : «Électrification de l’Afrique de l’Ouest : de la vision à la mise en œuvre». Il s’agit d’un événement de grande ampleur rassemblant les acteurs phares du secteur énergétique dans la région et dont l’objectif est de mener la réflexion autour des outils nécessaires pour relever le défi de transition énergétique de l’Afrique de l’Ouest. «Un défi qui ne peut être relevé qu’à travers le renforcement de l’intégration régionale de nos marchés et réseaux énergétiques», a affirmé M. Ghazali. Il a rappelé que l’Afrique connaît actuellement une période de croissance économique et de transformation soutenues, grâce à la vive accélération de réformes destinées à l’amélioration du climat des affaires et des investissements au niveau du continent. Mais elle est confrontée au problème de l’accès à l’énergie qui touche plus de 600 millions de personnes. M. Ghazali a précisé, à cette occasion, que l’énergie ne profite pas forcément à celui qui la détient, mais surtout à celui qui la maîtrise et l’adapte. «Raison pour laquelle les pays africains doivent mettre en place leurs propres stratégies et afficher leurs visions, planifier et programmer pour structurer la demande, mettre en place un cadrage légal ouvert, mais transparent, et développer les ressources humaines locales au niveau du continent. Il s’agit aussi de promouvoir l’entreprise locale pour assurer la continuité et la création de la valeur ajoutée, mutualiser les infrastructures, renforcer l’intégration des réseaux régionaux et développer la coopération triangulaire». Il a rappelé à ce sujet le message de Sa Majesté le Roi Mohammed VI qui avait affirmé que «l’Afrique doit faire confiance à l’Afrique», tout cela pour mieux réussir la transition énergétique en Afrique dans les années à venir. Le responsable marocain a exposé les grandes lignes de la réussite de la transition énergétique du Royaume. Une stratégie dont les piliers sont un cadrage légal adéquat, l’ouverture sur le secteur privé, la complémentarité des actions des institutions, la structuration de la demande, la R&D et la coopération internationale. «Aujourd’hui, le Royaume se hisse au 53e rang sur 190 pays, en matière d’attractivité de l’environnement des affaires. Je voudrais souligner que le Maroc est disposé à partager cette expérience riche avec les pays africains amis qui souhaitent drainer les financements pour promouvoir les projets énergétiques, en particulier ceux dans le secteur des énergies renouvelables, composante essentielle de la transition vers l’économie verte», a-t-il déclaré.