30 Octobre 2019 À 20:12
«L’économie nationale est appelée à davantage de transformation structurelle pour permettre d’absorber les effectifs croissants de la population en âge d’activité qui s’accroît de presque 400.000 personnes annuellement, alors que 47% seulement de cette population rentre dans le marché du travail». Telle est l’une des principales conclusions du cinquième rapport national sur la population et le développement élaboré par le Haut Commissariat au Plan avec le financement du Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP) au Maroc et présenté hier à Rabat à l’occasion de la célébration du 25e anniversaire de la tenue de la Conférence internationale sur la population et le développement organisée au Caire en 1994.r>Ce document, qui retrace les progrès accomplis par le Royaume dans les domaines de la population et du développement au cours des cinq dernières années (2014-2018), s’arrête sur les défis qui restent à relever pour garantir un meilleur développement du pays, à la tête desquels vient celui de l’inactivité, particulièrement dans les rangs des jeunes. En effet et comme le souligne le haut commissaire au Plan, Ahmed Lahlimi, qui s’exprimait lors d’une conférence organisée pour présenter les conclusions de ce rapport, la présence d’une proportion importante des jeunes au Maroc, mais aussi en Afrique, est souvent perçue comme une aubaine et une source de prospérité économique. Mais ce potentiel peut représenter une préoccupation pour la préservation de la cohésion et de la stabilité sociales si le continent ne saisit pas la chance de son dividende démographique pour augmenter sa croissance économique.
Ainsi, le Maroc, à l’image des autres pays du continent, est appelé à consentir davantage d’efforts pour accompagner les changements que connaît la démographie du pays et se préparer à ceux prévus dans un avenir proche. En effet, plusieurs indicateurs alertent sur l’existence d’une situation d’urgence qu’il convient de surmonter. Selon le rapport, le taux d’inactivité chez les jeunes est assez élevé, particulièrement chez les diplômés, dont le taux de chômage a atteint 18%, chômage qui a tendance à être de plus en plus de longue durée. En effet, l’autre constat relevé par le rapport est la prolongation de la durée de chômage observée chez les diplômés. Le document dévoile ainsi que 51,03% des individus ayant un diplôme des facultés ont une durée de chômage de plus de 12 mois, suivis par ceux qui ont un diplôme secondaire, qui représentent 42,65%, alors que 86,7% des individus qui n’ont aucun diplôme ont une durée de chômage plus courte, de moins de six mois. En outre, l’examen de l’évolution du rapport de dépendance depuis la période 2005-2010 montre que si cette dernière reste stable, autour de 60% – autrement dit, une personne active prend en charge moins d’une personne inactive –, ce décalage positif diminuera d’abord, pour amorcer une remontée à partir de 2035-2040 jusqu’à atteindre 70 personnes inactives à la charge de 100 personnes actives à l’horizon de 2050. Pour surmonter donc cette situation et afin que le Maroc puisse mieux profiter de cette aubaine d’une main-d’œuvre jeune, le rapport recommande le déploiement de davantage d’efforts en matière de diversification du tissu productif, basée sur la valorisation des avantages comparatifs avec l’émergence de nouvelles spécialisations. «Cette diversification reste un élément important dans cette équation qui doit se joindre à un effort d’adaptation des structures productives et du cadre institutionnel, à l’exigence du choix de l’ouverture dans un contexte de mondialisation accélérée», note le rapport. Le même document préconise également de valoriser le capital humain, moyennant une formation en adéquation avec l’emploi pour permettre un développement inclusif et garantir une réduction des inégalités sociales, économiques et territoriales.