Nation

Mustapha Benhamza : Le capital immatériel «nécessaire» pour préserver la mémoire collective et l’identité

04 Novembre 2019 À 19:48

Le capital immatériel est «nécessaire» pour tous les peuples, en ce sens qu’il permet de préserver la mémoire collective et de protéger l’identité, a estimé, mercredi à Rabat, le penseur Mustapha Benhamza. Animant une conférence organisée par l’Académie du Royaume du Maroc sur «les composantes du capital immatériel du Maroc», M. Benhamza a souligné que ce capital renferme tous les capitaux en vogue, dont le capital humain, intellectuel et social, de même qu’il contribue à instaurer un esprit de confiance, tout en réalisant le bénéfice et le développement des sociétés et en promouvant la valeur de l’élément humain. Le président du Conseil local des oulémas d’Oujda est revenu à cette occasion sur l’essence du capital immatériel en se basant sur deux études que sont celle de la Banque mondiale intitulée «Où réside la richesse des nations ?» et celle du Conseil économique, social et environnemental (CESE) du Maroc, réalisée en partenariat avec Bank Al-Maghrib, sur «La richesse globale du Maroc». Il a fait remarquer que l’assimilation de cette perception et sa gestion d’une manière saine sont à même d’attirer la richesse et d’engranger des acquis économiques et réaliser la cohésion sociale. M. Benhamza a mis en relief le contexte historique de ce concept au Maroc en citant un ensemble de références spécialisées, tout en mettant en avant la diversité culturelle et linguistique qui caractérise le capital immatériel du Royaume et l’apport des arts à l’enrichissement du répertoire intellectuel national. Il a, en outre, fait observer que les fatwas renferment de nombreux axes liés au capital immatériel, soulignant la contribution des muftis à la dynamique d’éducation et de défense des droits des femmes et la consolidation de leur position dans le tissu social marocain. M. Benhamza a également passé en revue les facettes du capital immatériel dans le domaine religieux au Maroc, en revenant par la même occasion sur les raisons derrière le choix par les Marocains du rite malikite et de la doctrine ash’arite, ainsi que leur contribution à la réalisation de la sécurité spirituelle, l’immunisation du modèle religieux contre l’extrémisme et le renforcement des valeurs de la paix, du vivre ensemble et du juste-milieu. De son côté, le chancelier de l’Académie du Royaume du Maroc, Mohamed Kettani, a indiqué que l’organisation de cette conférence s’inscrit dans le cadre de l’accompagnement par l’Académie du débat autour de sujets qui préoccupent l’opinion publique, ajoutant que le choix de cette thématique revêt de l’actualité et de l’importance sur les plans national et international. Né en 1949, Mustapha Benhamza est professeur et chef du département des études islamiques à la Faculté des lettres et sciences humaines de l’Université Mohammed Ier d’Oujda. Il est président du Conseil local des oulémas d’Oujda et président de la branche locale des lauréats de Dar Al Hadith Al Hassania. Il compte à son actif des ouvrages traitant notamment des questions de la tolérance en Islam, l’égalité, l’éducation, la femme, la langue, l’exégèse, les droits et l’Ijtihad, ainsi que plus de 50 études scientifiques publiées dans des revues académiques spécialisées. 

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