Amine El Amri
02 Août 2019
À 17:51
L’annonce du recrutement d’un nouveau directeur technique national, faite par la Fédération Royale marocaine de football jeudi soir, a fait le tour de la Toile. Le Gallois Osian Roberts a été engagé pour occuper le poste de directeur technique national pour les cinq prochaines années. Beaucoup n’avaient jamais eu vent de ce nom, avant les rumeurs qui ont fait de l’homme âgé de 54 ans le favori pour succéder à Nasser Larguet.
Pour les plus aguerris, le nom Osian Roberts évoque surtout l’épopée du Pays de Galles lors de l’Euro 2016 en France. Les coéquipiers de Gareth Bale avaient alors atteint les demi-finales, avec comme sélectionneur Chris Coleman et à ses côtés Roberts. Mais en creusant un peu plus, on s’aperçoit que beaucoup de joueurs qui ont composé cette équipe n’ont connu que Roberts comme directeur technique national. Un poste qu’il a occupé depuis 2007.
«L’homme le plus influent du football gallois»
Non seulement il est en charge du développement du football des jeunes, mais il est aussi instructeur de la licence UEFA Pro et donc habilité à former les entraîneurs de l’élite. C’est ainsi qu’il forme d’anciens champions du monde comme Thierry Henry ou Marcel Dessailly. Roberto Martinez, qui a conduit la Belgique à une troisième place mondiale au terme du Mondial en Russie, est également l’un de ses élèves les plus assidus.
Un article de «Walesonline» l’a présenté comme «l’homme le plus influent du football gallois», lorsque Roberts est nommé DTN en 2007, alors qu’il avait déjà accumulé près de deux décennies d’expérience. Né à Anglesey (une île paisible au nord-ouest du Pays de Galles), Osian est un féru du club de Liverpool, qu’il voit remporter succès après succès sous la houlette de Bill Shankly. Mais un mal récurrent au dos empêche le milieu de terrain de jouer au niveau professionnel. Osian décroche alors une bourse sports-études et plie bagage pour les États-Unis, où il occupe, à l’âge de 27 ans, le poste de joueur-entraîneur au sein des New Mexico Chiles, qui militent au sein de l’American Professional Soccer League.
Osian rentre au pays et entraîne plusieurs équipes locales, tout en s’occupant des sélections U16 et U18. EN 2007, sa candidature est retenue face à des noms illustres du calibre d’Ian Rush et Barry Horne. Il entreprend alors un grand travail de fond dans le but de former des générations de footballeurs sur un modèle scientifique et personnalisé. En 2010, il rejoint le regretté Gary Speed sur le banc de la sélection. Le décès tragique de ce dernier et son remplacement par Chris Coleman n’altèrent pas la volonté d’aller de l’avant du football gallois. Le travail finit par payer en 2016, lorsque les Gallois atteignent la demi-finale de l’Euro en France, en battant dans leur parcours, entre autres, l’Angleterre et la Belgique.
Loin des terrains, c’est dans les salles de cours qu’Osian Roberts se distingue encore plus. Il assure la formation pour l’obtention des licences UEFA Pro. C’est ainsi qu’il forme des noms prestigieux comme Patrick Vieira, Jens Lehmann et Tony Pulis. Un volet qui aura une importance capitale, puisque la formation des entraineurs est aussi importante que celle des joueurs. L’arrivée d’Osian Roberts à Maâmora traduirait une volonté de la part de la FRMF de construire un projet sur le moyen et le long terme. Reste à savoir si le Gallois disposera de la quiétude qui a marqué son parcours à Cardiff.