15 Janvier 2019 À 18:29
Le phénomène de fuite des cerveaux marocains est de plus en plus inquiétant. Selon les dernières informations fournies par le ministre de l’Éducation nationale, de la formation professionnelle, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Saïd Amzazi, qui intervenait lundi dernier à la Chambre des représentants, pas moins de 600 ingénieurs font chaque année le choix de quitter le Maroc pour aller faire carrière à l’étranger.r>Le ministre de l’Éducation nationale a tenu toutefois à modérer ses propos, rappelant que l’exode des cadres marocains à l’étranger n’est pas un phénomène propre au Maroc, mais une tendance mondiale liée à la mobilité des compétences qui cherchent à bénéficier de plus d’avantages et de salaires plus attractifs dans les pays d’accueil. Ce phénomène est par ailleurs encouragé par les transformations technologiques mondiales et la facilité de déplacement et la mobilité des capitaux.r>M. Amzazi, qui répondait à une question orale posée par le groupe istiqlalien de l’unité et de l’égalitarisme au niveau de la Chambre des représentants, a souligné par ailleurs que ce phénomène touche d’autres secteurs que celui de l’ingénierie, ce qui requiert une forte mobilisation de tous les intervenants et exige la réussite du nouveau modèle de développement économique afin d’attirer ces compétences qui choisissent d’émigrer ailleurs.r>Évoquant les programmes mis en place par son département pour encourager les jeunes diplômés à s’insérer dans le marché du travail, M. Amzazi a rappelé que le ministère s’est engagé dans le renforcement des compétences des étudiants pour faciliter leur recrutement à travers la mise en place notamment d’un Fonds national de soutien à la recherche scientifique et la simplification des procédures de gestion financière des projets de recherche.r>Il convient de souligner que le nombre d’ingénieurs qui quittent le pays chaque année équivaut, selon le parlementaire istiqlalien Lahcen Haddad qui réagissait à la réponse du ministre, au nombre de diplômés des quatre écoles d'ingénieurs de l'Université Hassan II de Casablanca par an, sachant que le phénomène de la fuite des cerveaux touche également le secteur de la santé. Selon un rapport publié par l’Organisation mondiale de la santé, plus de 7.000 médecins marocains exercent en France.r>Un autre chiffre alarmant est dévoilé cette fois par la Fédération marocaine des technologies de l’information qui a récemment indiqué que plus de 8.000 hauts cadres marocains, formés dans les secteurs public et privé du Royaume, quittent chaque année le pays. Ces cadres sont généralement actifs. Ils avaient déjà réussi à intégrer le marché du travail avant de présenter leur démission pour partir ailleurs.