Économie

Pas de risques majeurs pour le système financier marocain

Le système financier marocain ne fait pas face à des risques majeurs. Le Comité de coordination et de surveillance des risques systémiques a, en effet, conclu dans sa dernière analyse que les risques macroéconomiques demeurent globalement modérés et que les secteurs bancaire et des assurances se portent bien. Pour lui, le marché des capitaux reste stable, mais la situation des régimes de retraite continue d’inquiéter.

Les risques macroéconomiques sont modérés, dans un contexte international marqué d’incertitudes, selon le Comité de coordination et de surveillance des risques systémiques.

25 Décembre 2019 À 17:52

Pas de risques élevés pour le système financier marocain. C’est ce qui ressort globalement de la dernière analyse de la cartographie des risques pesant sur le système financier qu’a effectuée le Comité de coordination et de surveillance des risques systémiques (CCSRS). Cette instance qui constitue un dispositif de surveillance macroprudentielle et de prévention des risques est, en effet, parvenue à la conclusion que les risques macroéconomiques restent globalement modérés. Et ce, note-t-elle, dans un contexte international marqué d’incertitudes liées principalement à la persistance des conflits commerciaux et des tensions géopolitiques qui continuent de peser sur la croissance mondiale. Ainsi, explique le CCSRS, qui a tenu sa dixième réunion mardi dernier au siège de Bank Al-Maghrib à Rabat, le déficit du compte courant s’allègerait à 4,6% cette année et continuerait de s’améliorer en 2020 et 2021, les réserves internationales nettes assureraient autour de 5 mois d’importations de biens et services, la croissance économique ralentirait à 2,6% après 3% en 2018 et le déficit budgétaire hors privatisation se creuserait à 4,1% du PIB après 3,7% en 2018. Néanmoins, nuance le Comité, le déficit budgétaire reviendrait à 3,8% du PIB en 2020 et à 3,5% en 2021. 

Légère reprise du crédit bancairer>Une amélioration a été également observée sur l’évolution du crédit bancaire qui a connu une légère reprise, profitant particulièrement aux sociétés privées. Le taux des créances en souffrance des entreprises non financières s’est stabilisé autour de 10% et celui des ménages est passé de 7,4% en 2018 à 7,9% cette année.r>Le CCSRS relève qu’en dépit du ralentissement de leur marge d’intérêt, les banques ont pu préserver leur rentabilité, au premier semestre 2019, profitant notamment de la bonne tenue des résultats des activités de marché et une baisse du coût du risque. Elles continuent aussi de dégager des ratios de solvabilité supérieurs aux minimas réglementaires. La même source souligne, toutefois, que le risque de concentration sur les gros débiteurs auquel est exposé le secteur bancaire continue de faire l’objet d’un «suivi particulier». r>Par ailleurs, une «attention spécifique» continue d’être accordée à la gestion des cyber-risques par les banques, dans un contexte de «digitalisation accrue des services bancaires».

Solidité et croissance pour les assurancesr>Pour sa part, le secteur des assurances fait toujours «preuve de solidité et de croissance aussi bien en vie qu’en non-vie». Ainsi, est-il précisé, il dégage une marge de solvabilité largement supérieure au minimum réglementaire. Ces excédents de marge devraient, néanmoins, connaître une baisse significative avec le passage à la solvabilité basée sur les risques, prévient le CCSRS. Le secteur doit également faire face à la détérioration de la sinistralité sur la branche non-vie et à la baisse des rendements des actifs, dans un contexte de baisse des taux d’intérêt.

Forte accumulation des dettes implicites du RCAR et de la CNSSr>Sur le volet des régimes de retraite, le CCSRS s’inquiète de la forte accumulation des dettes implicites (engagements non couverts) de la CNSS et du régime général du RCAR, née de la sous-tarification des droits acquis. Pour le régime des pensions civiles géré par la CMR, l’importance de ses engagements au titre des droits acquis avant la réforme paramétrique intervenue en 2016 menace à court terme sa pérennité, avec un épuisement des réserves projeté pour 2029. Enfin, le marché des capitaux demeure stable avec une faible volatilité des marchés actions et obligataires. 

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