20 Février 2019 À 06:54
S'exprimant lors de la Conférence annuelle de l'Union nationale des agriculteurs d'Angleterre et du pays de Galles (NFU), Michael Gove a fait savoir que des tarifs douaniers seraient imposés par le Royaume-Uni aux denrées alimentaires importées en vue de protéger la production agricole locale.
Le régime tarifaire que la Grande-Bretagne mettrait en place en cas d'absence d'accord sera révélé dans les «prochains jours», a précisé le secrétaire d'Etat britannique, insistant que les informations relayées récemment «selon lesquelles la Grande-Bretagne appliquerait un régime de tarif zéro afin de sécuriser les échanges commerciaux dans un scénario de 'no deal' étaient toutes inexactes».
Il a, par ailleurs, noté que les tarifs devraient concerner surtout «les secteurs sensibles de l'agriculture et de la production alimentaire», relevant toutefois que l'application d'un «taux zéro» reste probable dans certaines régions.
Les éleveurs de bétail étant les plus vulnérables dans un scénario de «no deal», Michael Gove a fait observer que des droits de douane s'appliqueraient «en particulier» aux importations de bœuf et d'agneau.
Le responsable a, également, souligné que ces tarifs, qui seront annoncés en cas d'absence d'un accord sur la sortie du Royaume-Uni de l'UE, «ne reflètent pas la politique privilégiée» par le gouvernement, ajoutant que ces mesures «ne devraient pas être considérées comme la solution ultime de la politique britannique.»
Michael Gove qui fait partie du cabinet de la Première ministre, Theresa May a, par la même occasion, appelé les agriculteurs à inciter les députés de leurs régions à voter en faveur de l'accord de Brexit négocié avec Bruxelles qui, selon lui, éviterait au gouvernement et aux agriculteurs de prendre toutes ces mesures.
Il a, par ailleurs, averti que des retards seraient probables au port de Calais, principal point de contrôle des marchandises européennes entrant ou sortant du Royaume-Uni, en raison des contrôles douaniers de l'UE du côté français du canal.
La Première ministre britannique Theresa May est attendue mercredi à Bruxelles pour un nouveau round de négociations sur le Brexit avec le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, dans l'espoir d'obtenir des concessions sur la disposition controversée du filet de sécurité dans la province britannique de l'Irlande du Nord, qui pourrait éventuellement l'aider à faire passer son accord à la Chambre des communes.
En principe et à moins d'une surprise, le Royaume-Uni devrait quitter l'UE le 29 mars. Les négociations entre Londres et Bruxelles sur les modalités du Brexit étant presque bloquées, la perspective d'une sortie sans accord s'avère de plus en plus probable.