04 Septembre 2019 À 17:53
Des Chefs d’État africains ont annulé leurs déplacements en Afrique du Sud où ils devaient prendre part au Forum économique mondial sur l’Afrique qui s’ouvre mercredi au Cap, et ce en raison des violences xénophobes qui secouent actuellement le pays arc-en-ciel. Selon les médias sud-africains, les Présidents du Rwanda, du Malawi et de la République démocratique du Congo ont décidé de ne pas se rendre en Afrique du Sud. La tension ne cesse de monter notamment à Johannesburg, où de violentes attaques sont perpétrées contre les ressortissants de pays d’Afrique subsaharienne.r>Ces attaques, qui ont fait cinq morts depuis dimanche dernier, ont été condamnées avec la plus grande fermeté notamment par le président de la commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat. Le Président nigérian, Muhammadu Buhari, va dépêcher un envoyé spécial en Afrique du Sud pour exprimer ses vives préoccupations suite aux violences xénophobes dans le pays arc-en-ciel. L’envoyé nigérian, attendu jeudi à Pretoria, devra rencontrer le Président sud-africain, Cyril Ramaphosa, et d’autres responsables. Le ministre nigérian des Affaires étrangères, Geoffrey Onyeama, avait convoqué l’ambassadeur sud-africain au Nigeria pour lui exprimer la colère d’Abuja suite aux attaques qui se sont intensifiées depuis le 29 août dernier. Le chef de la diplomatie nigériane avait menacé que son pays allait prendre «des mesures définitives» pour protéger les citoyens nigérians établis en Afrique du Sud contre les actes criminels.r>Par ailleurs, les violences ont poussé la Zambie à annuler un match amical, qui devait opposer samedi son équipe nationale de football aux Bafana Bafana de l’Afrique du Sud. Ces développements portent un coup dur à l’image de l’Afrique du Sud, notamment dans le continent africain. Il s’agit d’un revers grave en particulier pour le Président Cyril Ramaphosa qui a condamné les violences tout en mettant en garde contre des représailles contre les ressortissants de son pays en Afrique.
Les violences xénophobes ont fait cinq morts
Les violences xénophobes, qui secouent actuellement l’Afrique du Sud, ont fait cinq morts, selon un nouveau bilan publié, mercredi. Les violences se sont intensifiées mardi, notamment à Johannesburg et Pretoria, au moment où les services de l’ordre ont annoncé l’arrestation de plus de 80 personnes soupçonnées d’orchestrer les attaques contre les étrangers, notamment les ressortissants des pays d’Afrique subsaharienne. Les magasins et les maisons de ces ressortissants ont été pillés et incendiés par de vastes foules de Sud-Africains en colère. Une vidéo qui circule sur les réseaux sociaux montre un ressortissant africain brûlé vif par un groupe de manifestants.r>Dans un pays en proie à une grave crise économique, avec un taux de chômage avoisinant les 30% de la population active, les expatriés africains sont accusés par les Sud-Africains de leur «voler» des opportunités d’emploi devenues rares. Par ailleurs, dans les rangs de ces expatriés on craint une escalade de la violence suite à la vague d’arrestations effectuées par les autorités.r>Le Congrès national africain (ANC), qui dirige le pays depuis 1994, date de la fin de l’apartheid, avait appelé à une intervention plus ferme des services de l’ordre. Le Premier ministre de la province de Gauteng, qui abrite Johannesburg et Pretoria, s’était dit prêt à demander l’intervention de l’armée nationale sud-africaine pour mettre fin aux violences. Après un silence qui a soulevé des interrogations, le Président sud-africain, Cyril Ramaphosa, a condamné, mardi, les violences, tout en mettant en garde contre des actes de représailles contre les ressortissants sud-africains établis à l’étranger.
L’Union africaine condamne avec la plus grande fermeté les actes de violence et les pillages commis en Afrique du Sud contre des ressortissants africains
La Commission de l’Union africaine condamne avec la plus grande fermeté les actes de violence commis en Afrique du Sud contre des ressortissants de pays africains incluant le pillage et la destruction de leurs biens. Dans un communiqué publié mardi, le Président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, a également appelé à ce que des mesures préventives soient prises pour protéger la vie des personnes et leurs biens, veiller à ce que les auteurs de ces actes soient traduits en justice et que des réparations soient accordées aux victimes. M. Faki Mahamat a réitéré l’engagement continu de la Commission de l’Union africaine à travailler avec le gouvernement sud-africain, pour s’attaquer aux causes profondes de ces actes afin de promouvoir la paix, la concorde et la solidarité africaine.