Le pire ennemi des athlètes est le stress. C’est pour cela qu’un athlète doit savoir le gérer. L’athlète doit aussi éviter de commettre des erreurs pendant la course et suivre les consignes de son entraîneur, même s’il est difficile de donner une stratégie à un athlète, parce qu’on ne sait pas d’avance comment la course va se dérouler. On leur donne certaines consignes, mais c’est l’athlète qui fait sa course du début jusqu’à la fin. Il doit savoir réagir en fonction de la physionomie de la course. Si elle est rapide, il doit se placer devant et si elle est lente, il doit éviter de s’enfermer au milieu d’autres athlètes pour pouvoir accélérer lors de la dernière ligne droite.
Vous dites que le stress est le pire ennemi de l’athlète, qu’est-ce que la Fédération Royale marocaine d’athlétisme a fait pour préparer mentalement nos athlètes à ce genre de compétitions ?
Il est tout à fait vrai que la préparation psychique et la gestion du stress sont importantes dans la phase de préparation des athlètes de haut niveau. Mais ce qu’on doit savoir, c’est qu’il est difficile de faire accepter à un athlète marocain le recours à un coach mental. La Fédération avait pris l’initiative, il y a quelques années, et a fait appel au docteur Isaaf. Ce dernier a eu des difficultés, car les athlètes refusaient de communiquer et d’échanger avec lui. L’athlète marocain préfère lire le Coran et prier plutôt que d’aller s’adresser à un coach mental, à tel point que dans les années 1990, on distribuait des Corans aux athlètes. La Fédération a également travaillé avec Dr Dribi, mais c’est pareil. Cette réticence à s’adresser au coach mental est liée principalement à la culture du Marocain.
Nous avons vu Soufiane El Bakkali déjeuner et discuter avec tout le monde. Ne faut-il pas plutôt l’éloigner un peu du monde pour maintenir sa concentration jusqu’au jour de la course et pour lui éviter le stress ?
Il a été avec son coach, son manager et une spécialiste de l’alimentation. Mais je peux vous dire qu’El Bakkali est un champion immunisé contre les influences extérieures. Il est du genre à ne pas avoir besoin d’un accompagnement psychologique. C’est vrai qu’il a besoin des consignes de son entraîneur, mais c’est un champion qui sait ce qu’il fait. DNES à Doha, Aberrahman Ichi