23 Janvier 2019 À 17:49
La cité des marguerites a abrité un événement artistique inédit. Il est dédié à un très jeune public dont l’âge varie de quelques mois à 5 ans et qu’on a tendance à oublier. La compagnie «Comme dans les...» a, en effet, récemment organisé à Kénitra le spectacle «La petite minute du papillon». Durant près de 30 minutes, la simplicité du geste, des formes et l’univers sonore et musical font grandir une petite chenille jusqu’à devenir papillon. Dans un décor noir en trois dimensions, les éléments jaunes manipulés par les deux comédiennes Cécile Chesneau et Caroline Renaud s'animent sous les rires et les cris des petits enfants. Le décor est fait d’un arbre, de fleurs, d'un oiseau et d'une grosse pomme. Une chenille grignote alors les feuilles, et la pomme, puis entre dans son cocon. Apparait alors un grand papillon jaune. Un spectacle sans paroles, uniquement musical, qui entraine les très jeunes dans un univers doux et poétique.r>Prenant en compte le très bas-âge des spectateurs, les deux artistes ne sont pas en jeu à proprement parler. Elles fixent l’attention des tout-petits sur les objets manipulés et non sur elles. D’où l’intérêt d’un mouvement continu compte tenu de la nature du public. À titre indicatif, si la chenille arrête de se tortiller pendant un instant, le petit enfant se décrochera de l’action pour regarder ailleurs, que ce soit en direction des manipulatrices ou de ses parents. Afin de garder un contact permanent avec les enfants, le décor est physiquement très proche du public. La scénographie se présente comme une image fixe avec deux arbres et des plantes. C’est dans cet espace que vont se dérouler toutes les aventures de la chenille. L’intérêt, souligne-t-on, auprès de la compagnie, est que l’enfant plonge dans l’histoire dès le début du spectacle. Le décor est ainsi présent, du début à la fin, sans interférer. Cependant, ce décor, tout en étant fixe, sera soumis à une évolution très discrète où, à titre d’exemple, l’arbre commencera à perdre ses feuilles, de manière graduelle, à la fin du spectacle. r>«En tant qu’artiste et maman de quatre enfants, je suis très sensible à la question de l’éducation et de l’art en faveur des enfants. Il nous aura fallu, Caroline et moi, quatre ans pour réaliser ce spectacle», souligne la comédienne et metteure en scène, Cécile Chesneau. Et d’ajouter : «Notre travail repose sur la récupération et nous avons réalisé des décors en mousse et en carton. Nous étions très contentes en constatant que les petits enfants étaient très réceptifs et réagissaient positivement à notre spectacle. Compte tenu du succès remporté par cette première expérience auprès des enfants et de leurs parents, nous avons décidé de créer un autre spectacle». Dans le même ordre d’idées, la créatrice de spectacles et comédienne, Caroline Renaud, a révélé qu’au début, le très jeune public lui était totalement inconnu. Ce fut pour elle une grande et belle découverte. «À chaque spectacle, nous avons un plaisir fou à se produire devant les tout-petits. C’est un public tout à fait à part. Il est à la fois interactif et réceptif. J’observe qu’à la différence des adultes, la réaction des enfants par rapport au spectacle est la même, que ce soit en France, au Maroc ou ailleurs», a-t-elle expliqué.