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«Le TAS est privé des installations du stade Larbi Zaouli»

Malgré ses moyens très limités, le TAS a surpris tout le monde en s’adjugeant le prestigieux titre de la Coupe du Trône. Un exploit qui a redonné de la fierté à la population de Hay Mohammadi, fief du club. Invité de l’émission «Offside», Abderrazak El Manfalouti assure que le prochain objectif du club est la montée en première division. Un objectif que le club ne peut atteindre sans l’aide des autorités locales et du tissu industriel de la zone de Aïn Sbaa. Il a, en outre, lancé un appel aux autorités locales afin de lui permettre de bénéficier de l’ensemble des installations du complexe Larbi Zaouli, stade annexe et hôtel compris.

Ph. SRADNI

03 Décembre 2019 À 17:47

Le Matin : À quoi avez-vous pensé lors du coup de sifflet de l’arbitre de la fin de la rencontre face au Hassania, avec le sacre historique du TAS en Coupe du Trône ?r>Abderrazak El Manfalouti : Effectivement, le 18 novembre 2019 restera un jour inoubliable pour moi, les joueurs et pour les fans du club. Avant que l’arbitre siffle la fin de la finale, plusieurs présidents de clubs étaient venus me féliciter, mais moi je leur répondais que ce n’était pas encore fini et qu’il fallait attendre le coup de sifflet final. Quand l’arbitre a sifflé la fin du match, je ne savais plus quoi faire. Il y avait à côté de moi Nouredine Naybet, Aziz Bouderbala, Hicham Aït Mena, ainsi que plusieurs autres présidents de clubs qui m’ont félicité. Vous ne pouvez pas imaginer ma joie à cet instant-là, d’autant plus que c’était le premier titre du club depuis sa création en 1947. Je ne peux décrire mes émotions ce moment-là. Je ne trouve pas de mots exacts pour décrire toutes les émotions par lesquelles je suis passé. Je me souviens d’avoir versé des larmes de joie.

L’euphorie de la victoire dure généralement 48 à 72 h, est-ce que cette euphorie est retombée quinze jours après le sacre ou pas ?r>Non, pas du tout. On continue de célébrer notre titre avec toutes les composantes de la société marocaine. Le TAS est sollicité par tout le monde. Les gens veulent faire des photos souvenirs avec le précieux Trophée de la Coupe du Trône. On est fier de rendre les gens heureux en leur amenant la Coupe. On n’a pas laissé la Coupe en vitrine. On voulait partager notre joie et fierté avec tout le monde. Aujourd’hui, on est chez vous (vendredi 29 novembre) et on voit que les gens sont hyper contents de se faire photographier avec le précieux trophée de la Coupe du Trône. Hier (Ndlr, jeudi 28 novembre), on a été à Moulay Rachid. Ce trophée est précieux pour les Marocains et c’est pour cela qu’on a voulu partager ces moments de joie avec le plus grand nombre de personnes.

Êtes-vous surpris de voir le TAS supporté par autant de Marocains, que ce soit à Casablanca ou dans d’autres villes du Royaume ?r>Effectivement, j’ai été très surpris. Je savais que le TAS avait un grand public, mais je ne savais pas que le club était autant aimé par les Marocains. On a reçu des félicitations de toutes les villes du Maroc. C’était vraiment incroyable.

Parlez-nous de l’accueil qui a été réservé au club à son retour à Hay Mohammadi ?r>L’accueil a été historique. C’est quelque chose que nous n’oublierons jamais, surtout à l’aéroport Mohammed V. Il y avait une marée humaine. Dès que je suis sorti de l’aéroport avec la Coupe, le public m’a soulevé avec le Trophée. Je n’arrive toujours pas à réaliser. Tout le monde était content. Je remercie tous les fans du TAS, le staff technique, le bureau dirigeant et les joueurs. Je promets aux supporters du club de tout faire pour hisser le club en première division.

Est-ce que le TAS peut atteindre cet objectif avec le peu de moyens dont il dispose ?r>Le TAS est l’un des clubs les plus pauvres en Botola D2. Personne ne nous aide. On n’a rien. Avec ce titre de Coupe du Trône, on va recevoir la prime du titre. Le président de la région, M. Mustapha El Bakkoury, que nous remercions chaleureusement, a affrété des bus pour transporter les supporters à Oujda. Il nous a promis de nous donner une prime de victoire en Coupe. Certes, on est un club pauvre, mais il ne nous faut pas beaucoup d’argent pour atteindre nos objectifs, grâce à notre politique de bonne gouvernance. Mais comme le club se trouve dans l’une des plus riches zones industrielles (Aïn Sbaa), on demande au tissu industriel de nous aider un peu.

 N’est-ce pas un peu étrange que le TAS, club de Hay Mohammadi, évolue à Roches Noires et non au stade Larbi Zaouli ?r>Qui dit TAS, dit automatiquement Larbi Zaouli. D’après l’entreprise en charge du réaménagement du stade, les travaux devront s’achever au mois de février ou mars 2020. Le problème n’est pas là. Le vrai problème réside dans les installations du club (hôtel, annexe du stade…) qui sont exploitées par des associations. L’hôtel abrite des associations de couture, sachant que cet hôtel est celui du TAS, et le terrain annexe est exploité par des associations de quartier. On lance un appel aux autorités locales afin que le TAS réceptionne non seulement le stade Larbi Zaouli, mais aussi le stade annexe et l’hôtel. On n’a pas de salle de réunion. Le TAS est également privé d’école, parce qu’on n’a pas d’espace pour accueillir les enfants.

Quelles sont les portes auxquelles vous frappez pour pouvoir récupérer l’hôtel, le stade et les autres installations du club ?r>Lors de la réception organisée en faveur du club par le gouverneur de la préfecture de Aïn Sbaa, j’ai profité de l’occasion et j’ai abordé avec lui le sujet de l’hôtel. Il m’a assuré qu’il allait trouver une solution à ce problème en cherchant un pied d’attache pour les associations qui l’exploitent actuellement et permettre au club de récupérer l’hôtel.

Vous avez dit que le TAS était l’un des clubs pauvres de la Botola D2, quel est son budget ?r>On a réussi la montée en Botola D2 avec 293 millions de centimes.

Parlez-nous de votre grille de salaire ?r>Nous avons une politique salariale bien maîtrisée. Le plus gros salaire côté joueurs est de 5.000 DH. r>L’entraîneur gagne 7.000 DH et son adjoint 5.000 DH. On a des salaires en fonctions de nos moyens.

Plusieurs joueurs du TAS ont brillé lors des éliminatoires de la Coupe du Trône et seront certainement sollicités lors du prochain mercato hivernal, allez-vous les céder pour renflouer les caisses du club ou garder l’ensemble de votre effectif pour réaliser la montée chez l’élite ?r>Aucun joueur ne partira lors du mercato hivernal. On gardera notre effectif au moins jusqu’à la fin de la saison, parce que nous avons l’objectif de réaliser la montée. On gardera tout le monde jusqu’à la fin de la saison. 

Entretien réalisé par Amine El Amri et Abderrahman Ichi

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