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Le TAS se transcende et redore enfin son blason

Quelques mois à peine après avoir composté son ticket pour la deuxième division de la Botola, le Tihad de Casablanca a encore crevé l’écran, lundi dernier au Stade d’Honneur d’Oujda, en venant à bout de l’une des formations les plus imposantes de l’élite : le Hassania d’Agadir (2-1). Les ingrédients du succès de l’équipe de Hay Mohammadi peuvent être résumés en 3 points : le travail de longue haleine, un style de jeu fidèle à l’histoire du club et le VAR.

19 Novembre 2019 À 18:40

Le Tihad de Casablanca a fait sensation à Oujda, lundi en finale de la Coupe du Trône 2019, en arrachant le titre au Hassania d’Agadir, pourtant donné favori par la quasi-totalité des observateurs, de par son statut de représentant du Maroc en compétitions africaines et son expérience dans la compétition (déjà finaliste à deux reprises). Sauf que le TAS avait son mot à dire, lundi, lui qui avait déjà annoncé le ton en éliminant le DHJ en demi-finale. Le doublé d’Oussama Lamlioui a donc été suffisant aux Casablancais pour inaugurer le palmarès du club, qui n’avait jamais décroché le précieux sésame malgré un passé glorieux et une réputation bâtie sur un style de jeu plaisant avec une nette influence latine.r>Un second exploit qui vient donc confirmer celui du mois de mai dernier, lorsque le club avait réussi à quitter la division amateurs pour la deuxième division de la Botola. Ces deux succès devraient, d’ailleurs, être suffisants pour offrir au TAS le titre de meilleure équipe du Maroc en 2019. Derrière ces prestations exceptionnelles, on retrouve un bureau dirigeant avec des objectifs bien tracés, un staff technique qui a su tirer le meilleur des joueurs et un public qui n’a jamais cessé de soutenir son équipe malgré les aléas.

Lamlioui, Zila, Boucheta… les potentiels coups de cœur du mercato hivernalr>La campagne victorieuse du TAS en Coupe du Trône 2019 devrait ouvrir de nouvelles voies à plusieurs talents en phase d’«éclosion», des joueurs qui ont démontré de belles qualités et qui veulent gravir les échelons. Lors de la finale à Oujda, les projecteurs ont surtout été braqués sur le buteur attitré, Oussama Lamlioui, qui a donné du fil à retordre à la défense pourtant aguerrie du Hassania et qui a fait montre d’un incroyable sang-froid et d’une efficacité désarmante. Lamlioui n’était toutefois pas seul à briller lundi dernier. Le meneur de jeu du Tihad et numéro 10, Marouane Zila, véritable chef d’orchestre de la ligne médiane, s’est aussi fait remarquer. Son intelligence et sa technique sur l’action qui a provoqué le penalty victorieux en disent long sur son potentiel.r>Aussi, si le HUSA a pu, comme d’habitude, compter sur son défenseur international Abdelkarim Baâdi (auteur d’un bon match malgré la défaite), le Tihad avait également dans ses rangs un autre arrière latéral non moins entreprenant : Ayoub Boucheta. Ses échappées sur le couloir gauche et ses combinaisons avec les médians ont été grandement utiles dans la stratégie du coach Mustapha El Aârsi. Les clubs de la D1 doivent déjà avoir coché certains ou l’ensemble de ces noms dans leur liste des cibles de recrutement. À noter que le capitaine Mohamed Rahim et le vétéran Ismaïl Agourram ont également rendu de belles copies lundi, pour ne citer qu’eux.

Le TAS aurait-il été sacré sans le VAR ?r>Juste avant de siffler le penalty sur l’action de Zila à la 75e minute de la finale, l’arbitre Adil Zourak avait opté pour une simulation et infligé un carton jaune au joueur. Heureusement que son passage devant l’écran du VAR lui a fait changer de position. La même scène s’était produite face au DHJ en demi-finale, un canevas pratiquement similaire qui a vu le TAS se qualifier grâce à un penalty lors des prolongations. Comme l’a avoué le coach El Aâsri en fin de rencontre au micro de «Matin TV», le Tihad n’aurait peut-être pas été champion sans l’usage de l’assistance vidéo. Prenant en compte la vague de critiques qui s’acharnent sur plusieurs hommes en noir chaque semaine en Botola et les erreurs qui ont coûté de précieux points à plusieurs équipes, la FRMF devrait peut-être penser à accélérer le processus et appliquer le VAR en championnat. En attendant, le TAS pourra toujours vanter son statut de premier club marocain de l’histoire sacré grâce à un coup de pouce du VAR. 


Déclarations

«Je dis fièrement à M. El Youssoufi que nous avons été à la hauteur de ses attentes»r>«Nous sommes sur un nuage, l’ensemble du bureau dirigeant, le staff technique, les joueurs et moi-même. C’est un premier titre historique, que nous dédions en premier lieu à Sa Majesté le Roi Mohammed VI que Dieu le glorifie, puis aux habitants du quartier mythique de Hay Mohammadi de Casablanca. Monsieur Abderrahmane El Youssoufi avait personnellement parlé aux joueurs pour les motiver, avant la rencontre, et nous avait demandé de ne pas rentrer bredouilles de notre déplacement. Maintenant, je lui dis fièrement que nous avons été à la hauteur de ses attentes, tout comme celles de nos fidèles supporters.»r>Abderrazak El Manfalouti, président du TAS

«Les joueurs ont pu prouver leur valeur à travers cette campagne»r>«C’est vrai que je suis très fier d’avoir marqué à 2 reprises lors de la finale, c’est le rêve de tout joueur, notamment les attaquants, mais il faut savoir que cette victoire est avant tout l’œuvre de toute l’équipe et du staff technique, qui ont cravaché dur pour atteindre cet objectif. Cette consécration est le fruit d’un travail acharné. Je crois aussi que les joueurs ont pu prouver leur valeur à travers cette campagne en Coupe du Trône, d’autant plus que nos matchs ont été très difficiles à négocier.»r>Oussama Lamlioui, auteur des 2 buts du TAS en finale

«On n’en serait pas là si le VAR n’avait pas été appliqué depuis la demi-finale !»r>«C’est un sentiment sublime qui nous envahit après ce sacre. Ce club a tant donné au football marocain, depuis la période du protectorat. Les joueurs, les supporters et les dirigeants ont fait partie de la résistance à l’époque, et le club a été dirigé par des figures emblématiques du sport national, à l’instar de Laârbi Zaouli que Dieu ait son âme. Ce titre est donc une juste récompense, ainsi qu’un honneur. J’ai pu tirer profit de l’expérience accumulée au cours de ma carrière comme coach adjoint en Botola D1 puis comme entraîneur principal en Botola D2 et je suis comblé après ce que l’on a accompli à Oujda… On n’en serait pas là si le VAR n’avait pas été appliqué depuis la demi-finale. C’est un procédé qui devrait être adopté une fois pour toutes, car il permet de rendre justice aux équipes.»r>Mustapha El Aâsri, coach du TAS

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