24 Novembre 2020 À 20:21
«La crise de la Covid-19 a menacé la survie de l’industrie du transport aérien» et «les livres d’histoire retiendront 2020 comme la pire année financière» pour le secteur, a souligné l’Iata organisation qui regroupe 290 compagnies aériennes. Le chiffre d’affaires du secteur atteindra 328 milliards de dollars en 2020, contre 838 milliards en 2019. Les compagnies ont réduit leurs coûts «d’un milliard de dollars en moyenne par jour» en 2020, mais le secteur «va continuer à accumuler des pertes sans précédent», a prévenu l’organisation à l’occasion de son assemblée générale. L’Iata prévoit des pertes nettes de 118,5 milliards de dollars pour le secteur en 2020, contre 84,3 milliards estimés en juin, et des pertes nettes de 38,7 milliards pour 2021, là encore un chiffre plus important que celui prévu en juin (15,8 milliards), avant l’émergence de la deuxième vague de Covid-19. «Cette crise est dévastatrice et implacable», a déclaré le directeur général de l’Iata, Alexandre de Juniac, cité dans un communiqué. «Les frontières doivent être rouvertes sans mesures de quarantaine pour que les passagers puissent à nouveau prendre l’avion. Les compagnies vont devoir continuer à puiser dans leurs liquidités au moins jusqu’au quatrième trimestre 2021, il n’y a donc pas de temps à perdre» pour la réouverture des frontières, a ajouté M. de Juniac. L’arrivée de vaccins «est une bonne nouvelle» qui «nous rend plus confiant», a commenté, au cours d’une conférence de presse, Brian Pearce, le directeur financier de l’organisation qui ne prévoit pas de retour du trafic à la normale avant 2024. Après une paralysie quasi totale en avril, le trafic a repris doucement en juin, surtout sur les marchés intérieurs, mais il est à nouveau ralenti depuis septembre et l’émergence de la deuxième vague de Covid-19 et les mesures de fermetures de frontières et de quarantaines qui l’accompagnent. Les compagnies ont obtenu 160 milliards de dollars d’aides en 2020 pour survivre à la crise, mais réclament une deuxième tranche d’aide estimée de 70 à 80 milliards. Des centres de dépistage de la Covid-19 ont été mis en place dans de nombreux aéroports pour permettre aux passagers de réaliser des tests antigéniques ou des tests virologiques RT-PCR, plus fiables que les premiers, mais aux résultats moins rapides, selon les exigences de pays de destinations.