12 Octobre 2020 À 19:57
Le Haut-Commissariat au Plan (HCP) a rendu public, le 10 octobre dernier, date qui coïncide avec la journée nationale de la femme marocaine, une note stratégique. L’occasion d’approfondir la compréhension de l’impact socio-économique de la pandémie de Covid-19 au Maroc et ses répercussions sur les femmes actives en général. Les retombées cette crise se manifestent clairement dans leur contribution remarquablement maigre.r>Selon les chiffres officiels, le Maroc comptait 18 millions de femmes (50,3%), durant cette période, dont 13,6 millions sont en âge d’activité (15 ans et plus). Leur taux d’activité s’est dégradé. «Il n’est que de 20,8% (21,9% au deuxième trimestre de 2019), largement en deçà de celui des hommes (69,7%). Ce taux enregistre 23,9% en milieu rural contre 19,1% en milieu urbain». Les femmes, en dehors du marché de travail, au nombre de 10,7 millions durant ce trimestre, représentent, ajoute le document, 79,2% de la population féminine âgée de 15 ans et plus (80,9% en milieu urbain et 76,1% en milieu rural).r>Le HCP indique également «que sur une population active occupée d’environ 10,5 millions, le nombre de femmes actives occupées a atteint environ 2,4 millions pendant le deuxième trimestre de l’année 2020 (soit un taux de féminisation de 22,7%), contre un effectif de 2,6 millions affiché pendant le même trimestre de l’année 2019 (23,5% comme taux de féminisation), ce qui équivaut à une baisse de 230.000 postes d’emploi (-9%)».
Le rural lourdement impactér>La note renseigne aussi sur un point important : «Le taux d’emploi des femmes a diminué de 2 points en pourcentage entre les deuxièmes trimestres de 2019 et de 2020, pour afficher 17,5% (contre 61,8% parmi les hommes), et 19,5% une année auparavant». Les résultats démontrent que le milieu rural a été lourdement impacté durant cette crise, passant de 28,4 à 23% pendant la même période, alors qu’en milieu urbain, ce taux oscille autour de 14,7%. En outre, le taux d’emploi féminin croît avec l’âge, mais se repli pour les 45 ans et plus. r>L’autre point traité par cette récente note concerne le volume horaire de travail des femmes. « Plus de la moitié (53%) des heures de travail ont été perdues par rapport au deuxième trimestre de 2019. Le nombre total hebdomadaire d’heures effectives travaillées par les femmes a chuté de 90 millions d’heures (avec une moyenne de 35 heures par semaine) au deuxième trimestre de 2019 à 42 millions d’heures (avec une moyenne de 18 heures par semaine) au deuxième trimestre de 2020», souligne le HCP.r>Les femmes actives occupées sont relativement jeunes, 33,6% d’entre elles sont âgées de moins de 35 ans. Elles sont également moins qualifiées, près de six femmes en emploi sur dix (58,5%) n’ont aucun diplôme, contre 52,6% pour les hommes. Cette proportion cache des disparités importantes par milieu de résidence. Elle est de 91,2% en zones rurales contre 31,7% en zones urbaines.
Le chômage prend aussi de l’ampleurr>Par ailleurs, il y a lieu de souligner que les femmes restent plus touchées par le chômage que les hommes, avec des taux de chômage respectifs de 15,6% (contre 11,1% au deuxième trimestre de 2019) et de 11,3% (contre 7,2%). De plus, dans les villes, le taux de chômage est presque le double de celui des hommes avec respectivement 23,3 et 13,2%.r>Autre caractéristique non moins importante : Plus de 7 femmes en chômage sur 10 (76,9%) sont âgées de moins de 35 ans et plus de 8 sur 10 (82,6%) sont diplômées. Les deux tiers des femmes au chômage (64,5% contre 45,2% pour les hommes) chôment depuis au moins une année et 54% sont des primo-demandeuses d’emploi (contre 33,6% pour les hommes).
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Les femmes, plus présentes dans l’agriculture, forêt et pêche
L’analyse des données sur l’emploi des femmes actives occupées révèle que «l’agriculture, forêt et pêche» reste le secteur le plus dynamique en cette période avec une part de 43,3% de l’emploi féminin, suivi des «services» avec une part de 42,4% et celui de «l’industrie y compris l’artisanat», avec 13,8% comme part de l’’emploi féminin. «Plus d’un tiers d’entre elles (35,3%) sont des ouvrières ou des manœuvres agricoles ou de la pêche, 14% des manœuvres non agricoles ou des manutentionnaires des petits métiers, 12,4% des employées, 11,3% des artisanes ou des ouvrières qualifiées des métiers artisanaux, 8,8% des cadres supérieures et des membres des professions libérales, et 7,8% des exploitantes agricoles des pêcheuses, des forestières ou des chasseuses», affirment les résultats.