11 Décembre 2020 À 19:40
«Nous annonçons un programme d’essais cliniques pour évaluer la sécurité et l’immunogénicité de la combinaison d’AZD1222, développé par AstraZeneca et l’Université d’Oxford, et Spoutnik V, développé par l’institut de recherches Gamaleïa», a indiqué la branche d’AstraZeneca en Russie dans un communiqué, précisant que les essais seraient pratiqués sur des personnes âgées de 18 ans ou plus. Le vaccin AZD1222 utilise un adénovirus de chimpanzé comme vecteur, tandis que Spoutnik V utilise deux adénovirus humains. Dans un communiqué publié vendredi, le fonds souverain russe, qui participe au développement du vaccin, a indiqué avoir proposé le 23 novembre à AstraZeneca l’utilisation d’une des deux composantes du vaccin Spoutnik V. «AstraZeneca a accepté la proposition (...) d’utiliser un des deux vecteurs du vaccin Spoutnik V dans des essais cliniques supplémentaires de leur propre vaccin, qui commenceront avant la fin de l’année», ajoute le fonds souverain russe. Le Président Vladimir Poutine lui-même a annoncé dès le mois d’août que la Russie était le premier pays au monde à enregistrer un vaccin anti-Covid et que sa propre fille se l’était fait administrer. Vendredi, AstraZeneca a déclaré que «les combinaisons de différents vaccins contre la Covid-19 peuvent être une étape importante pour générer une plus large protection par le biais d’une réponse immunitaire plus importante et une meilleure accessibilité». Le patron du fonds Kirill Dmitriev a affirmé que «cet exemple unique de coopération entre scientifiques de différents pays dans la lutte conjointe contre le coronavirus jouera un rôle décisif pour atteindre une victoire finale sur la pandémie à l’échelle mondiale». La Russie affirme que son vaccin Spoutnik V est efficace à 95%. Il est actuellement en phase 3 d’essais cliniques auprès de plus de 40.000 volontaires. Le pays a commencé la semaine dernière la vaccination de sa population, commençant par les professions à risque. La Russie a annoncé vendredi avoir dépassé pour la première fois la barre des 600 décès quotidiens dus à la Covid-19, le pays étant frappé par une deuxième vague, mais les autorités refusent tout confinement généralisé. Son bilan de 45.893 morts officiels depuis le début de l’année reflète une létalité inférieure à l’Occident, mais il est toutefois sujet à caution, les autorités ne recensant que les décès qui, après autopsie, ont pour cause première établie le coronavirus. L’agence des statistiques russe Rosstat a ainsi publié les chiffres mensuels de la mortalité, selon lesquels le mois d’octobre 2020 a enregistré quasiment 50.000 décès supplémentaires par rapport à octobre 2019. n