Nation

Les attentes et aspirations des Marocains au cœur du débat

La série des Matinales du Groupe Le Matin, destinées à accompagner le débat sur le nouveau modèle de développement, a repris mercredi dernier avec l’organisation d’un débat sur les attentes des Marocains du modèle de développement. Placée sous la thématique «Nouveau modèle de développement : ce qu’attendent les Marocains», cette rencontre était une occasion pour passer au crible les projets que les citoyens espèrent voir se concrétiser après l’adoption du nouveau modèle en cours d’élaboration. Des panélistes aux expériences et domaines d’intervention différents ont donc tenté de jeter la lumière sur les attentes des Marocains et les problématiques qui impactent leur vécu quotidien. Les intervenants ont ensuite formulé des recommandations pour remédier aux dysfonctionnements constatés. Des propositions que le Groupe Le Matin veillera à transmettre à la Commission spéciale sur le modèle de développement en vue d’enrichir la réflexion qu’elle mène sur cette question.

Ph. Saouri

16 Février 2020 À 20:46

Après une première Matinale centrée sur le thème des valeurs comme socle du nouveau modèle de développement, le cycle de conférences du Groupe Le Matin se poursuit avec la tenue, mercredi dernier, d’une deuxième Matinale consacrée cette fois à l’examen des attentes et aspirations des Marocains. Une thématique d’actualité qui se trouve au cœur des priorités exprimées par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, qui n’a eu de cesse de souligner la nécessité d’établir une nouvelle approche du développement centrée sur les citoyens, leurs besoins et leurs attentes. Pour aborder cette question, une pléiade d’experts de différents bords était donc au rendez-vous pour décortiquer les attentes des citoyens et l’idée qu’ils se font de l’avenir de leurs pays, en partant de leurs expériences et leur domaine d’activité.r>D’entrée de jeu, Abdellatif Komat, doyen de la Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales de Aïn Chock, a brossé un tableau général des dysfonctionnements qui impactent directement la vie des citoyens à l’heure actuelle et qui portent notamment sur les inégalités territoriales et spatiales, et les inégalités au niveau du revenu. «Il existe un déséquilibre entre le milieu urbain et rural. En effet, malgré les efforts importants consentis par l’État, ces efforts restent très peu accompagnés par les investissements», note-t-il. Un autre constat soulevé par le doyen de la Faculté de Aïn Chock porte sur le dysfonctionnement dans le rôle de l’école en tant que vecteur de promotion sociale.r>Un avis que semble partager El Mehdi Benabdeljalil, coach-conseil en accompagnement RSE et économie sociale et solidaire, l’un des panélistes intervenant lors de cette rencontre. En effet, en partant de son expérience associative dans le monde rural, cet intervenant a estimé que les inégalités sont plus palpables dans les zones enclavées, dans la mesure où les citoyens nourrissent plus le sentiment d’être exclus, à cause de leur faible accès aux infrastructures et services de base, à savoir l’éducation r>et la santé.r>Sur ce volet justement, Yasmine Chami, anthropologue et écrivaine, a indiqué que le manque de confiance des citoyens en les institutions ne peut être imputé uniquement aux carences dans l’accès aux services de base, mais aussi à la centralisation du pouvoir, à la faible politique de reddition des comptes et aux inégalités dans l’accès à la justice. Ainsi, le nouveau modèle de développement est appelé à proposer des solutions à ces problématiques, parallèlement au renforcement de trois services majeurs, à savoir l’éducation, la santé et la justice.r>C’est dans ce cadre que plusieurs recommandations ont été formulées pour pallier les insuffisances du modèle de développement actuel et contribuer à élaborer un modèle qui soit maroco-marocain, adapté au contexte et à la réalité marocains et capable de répondre aux attentes des citoyens, comme le souligne le PDG du Groupe Le Matin, Mohammed Haitami.r>Parmi les propositions retenues, vient donc en tête l’élaboration d’un nouveau contrat social qui place l’individu au cœur des priorités. «Il est essentiel de mettre en place un nouveau cadre référentiel basé sur quatre axes, le renforcement de l’éducation, de la santé, la création d’emploi et l’amélioration du revenu. Ce modèle de développement devra être inclusif et intégré», note M. Komat.r>Les intervenants plaident en outre pour l’urgence de réduire les inégalités sociales, territoriales et spatiales. Dans ce sens, Mehdi Alaoui, vice-président de l’APEBI (Fédération marocaine des technologies de l’information, des télécommunications et de l’offshoring), propose l’intégration du levier numérique et digital comme composante essentielle pour favoriser l’inclusion sociale et renforcer la présence de l’administration au niveau local, à travers la digitalisation des services et la généralisation de l’accès à la technologie.r>Il est également préconisé, selon Wassila Kara Ibrahimi, entrepreneure, fondatrice du Club Femmes DRH et membre de l’AFEM (Association des femmes-chefs d’entreprise du Maroc), de promouvoir l’entrepreneuriat féminin dans le monde rural et d’encourager l’adhésion des femmes aux activités génératrices de revenus et de lutter contre la déperdition scolaire, surtout dans les rangs des filles. Les panélistes soulignent en outre l’importance d’accélérer la cadence de la mise en œuvre de la régionalisation avancée en vue de renforcer l’autorité des conseils élus, ce qui sera de nature à renforcer le sentiment de confiance chez les citoyens.r>Notons que cette rencontre a été une occasion pour présenter les résultats du sondage réalisé par le cabinet international Ipsos sur les attentes des Marocains et l’idée qu’ils se font de l’avenir de leur pays. Cet événement a été également marqué par la diffusion d’un micro-trottoir réalisé par l’équipe éditoriale du Matin et qui a porté sur les attentes des citoyens du nouveau modèle de développement. 

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