24 Juin 2020 À 17:45
Avis aux opérateurs marocains ! L’Espagne, premier partenaire du Royaume, et l’Italie figurent parmi les économies les plus durement touchées par le Covid-19. Le constat est de l’assureur-crédit Coface dans une analyse sur l’évolution de l’économie de ces deux pays de l’Union européenne. Les experts de l’assureur-crédit pronostiquent une contraction de 12,8% pour le pays ibérique et 13,6% pour l’Italie en 2020. Les défaillances d’entreprises devraient, quant à elles, augmenter de 22% pour le premier pays et de 37% pour le second d’ici 2021, par rapport aux niveaux de 2019. Pour l’année prochaine, Coface prévoit que les PIB espagnol et italien rebondissent de 10,2 et 8,9% respectivement.r>Selon Coface, l’examen de la répartition de la dette et des liquidités des entreprises du sud de l’Europe devrait aider à identifier les poches de vulnérabilité. Ainsi, la situation financière actuelle des entreprises en Espagne et en Italie est plus saine qu’à la veille de la crise financière mondiale de 2009. Depuis cette dernière, les entreprises espagnoles ont réussi à réduire considérablement leur endettement de 20 points, atteignant 37% de leurs actifs au troisième trimestre 2019. Les entreprises italiennes, elles, ont également amélioré leur situation financière depuis le pic de 59% enregistré au quatrième trimestre 2011, mais à un degré moindre. Avec un taux d’endettement de 50%, elles sont aujourd’hui les plus endettées parmi celles des grandes économies européennes. L’inadéquation croissante entre le financement et l’investissement peut être considérée comme révélatrice d’une forte prévalence d’entreprises «zombies» qui ne sont pas en Italie dans l’optique de semer les germes de la croissance future.r>L’automobile, la construction et la vente au détail figurent parmi les secteurs à risque, selon Coface. L’assureur-crédit s’attend à ce que la vulnérabilité des entreprises diffère selon leur secteur et leur taille, non seulement en ce qui concerne l’intensité des chocs, mais également en raison de la fragilité de leur bilan avant même la période du Covid-19. Les grands constructeurs automobiles pourraient être ainsi en difficulté en raison de leur habitude de garder peu de liquidité : fin 2018, les réserves de trésorerie en pourcentage du chiffre d’affaires n’étaient que de 2,7% en Italie et de 0,5% en Espagne. Quant aux secteurs du commerce de détail et de la construction, avec un effet de levier élevé et des taux de couverture des intérêts projetés faibles, ils apparaissent comme particulièrement vulnérables de ce point de vue, tout comme les petits fabricants de textile en Italie. D’une manière générale, Coface affirme observer une prévalence plus élevée d’entreprises potentiellement vulnérables en Italie. La plupart du temps, cela peut s’expliquer par une baisse de la trésorerie initiale, une rentabilité plus faible et des ajustements de coûts légèrement plus lents. Dans ce contexte, de nombreuses entreprises ne survivraient qu’au prix d’un endettement sensiblement plus élevé.