Économie

«Personne aujourd’hui ne peut faire des prévisions sur l’économie, la priorité étant la santé des personnes»

Malgré le confinement sanitaire obligatoire, le Groupe Fiat Chrysler Automobiles Maroc a mis en place un numéro centralisé pour ses clients et maintient un service minimal au niveau de ses ateliers. Mais en ces temps de crise, la priorité pour le top management du Groupe reste la santé des salariés et des clients. FCA Maroc espère passer sous peu à une nouvelle étape, celle de rassembler ses forces pour la reprise.

Francesco Monaco : «nous espérons que la reprise se fera de manière progressive, très bientôt».

06 Avril 2020 À 19:55

Le Matin : Comment vous êtes-vous organisés pour maintenir votre activité commerciale et continuer de bien servir vos clients ?r>Francesco Monaco : L’activité commerciale a laissé place à la priorité nationale et internationale afin d’éviter la propagation de cette pandémie. Pour prendre l’exemple de l’Italie, le marché est quasiment à l’arrêt avec seulement les véhicules d’urgence qui sont livrés  comme les ambulances, véhicules de police...r>Au Maroc, afin de répondre aux attentes urgentes, nous maintenons un service minimal au niveau de nos ateliers. Nous avons, d’ailleurs, mis en place un numéro centralisé pour nos clients.r>Quant aux entreprises qui disposent d’une flotte, notre atelier mobile se déplace sur les villes de Casablanca, Rabat, Tanger et Fès, dans le respect des normes sanitaires imposées par cette pandémie.r>Enfin, nous avons également accéléré la digitalisation du service commercial pour faciliter la reprise. En effet, nous avons mis en place des outils d’aide à la vente, complètement digitalisés, afin de favoriser le choix des clients.r>En tant que président-directeur général du Groupe Fiat Chrysler Automobiles Maroc, je tiens à ce que les consignes sanitaires de prévention soient respectées de manière draconienne et je reste focalisé sur l’essentiel, à savoir la santé de nos salariés et celle de nos clients.r> r>Justement, comment vous êtes-vous organisés en interne afin de protéger vos collaborateurs du Covid-19 ? r>Nous avons tiré des leçons de l’expérience de mon pays. Pour moi, il était important de prendre toutes les précautions pour ne pas subir ce que l’Italie a subi.r>D’ailleurs, nous avons pris les devants au Maroc. Un mois avant que les autorités n’imposent le confinement, nous avions déjà mis en place des mesures rigoureuses par prudence, comme réduire les réunions, limiter l’accès à des visiteurs externes à l’entreprise, diffuser des messages de prévention, installer des gels anti-bactériens dans les espaces communs…r>Ensuite, nous avons adopté le télétravail pour l’ensemble des collaborateurs, ce qui nous a permis et nous permet encore d’assurer les activités prioritaires. Moi-même, via visioconférences, je planifie une réunion hebdomadaire de mise au point pour traiter des points urgents avec le comité de direction de FCA Maroc.r>Je suis confiné en Italie depuis le 5 mars, les liaisons entre le Maroc et l’Italie ayant été très vite stoppées. C’est une situation compliquée, tant sur le plan économique que sur le plan social. Ma priorité – et j’y tiens – est de préserver les équipes durant cette période, malgré toutes les contraintes.r> r>Quel a été l’impact de la pandémie et du confinement sanitaire obligatoire sur le bilan du mois de mars ?r>Les ventes globales du marché durant le mois de mars sont en chute drastique (- 63% pour les voitures particulières). C’était un peu attendu au vu des conditions actuelles. L’effondrement de la demande est certainement dû aux incertitudes actuelles des ménages.r>Malgré cela, et pour préserver l’investissement de nos partenaires pendant cette période, nous avons octroyé des conditions spéciales à nos concessionnaires.r> r>Quelles sont vos prévisions commerciales et d’approvisionnement sur les court, moyen et long termes ? r>Pour ce qui est des prévisions commerciales, les ventes globales attendues cette année se situeront entre 80.000 et 120.000 véhicules, prenant en considération une reprise incertaine de l’après Covid-19 et le Salon de l’Automobile qui a été reporté à l’année prochaine.r>Quant à l’approvisionnement, nous avons entre 3 à 6 mois de stock selon les modèles. Les véhicules sont produits au niveau de nos usines. Mais comme tous les acteurs du secteur, nous sommes concernés par la demande du directeur des Douanes quant à la réduction des importations de véhicules.r>Au vu de ce qui se passe dans le monde, personne aujourd’hui ne peut faire des prévisions sur l’économie, la priorité étant la santé des personnes.r> r>Quelles sont les mesures à prendre par la profession afin de minimiser l’impact sur l’activité ?r>Vous savez, dans tous les secteurs, nous sommes passés par une première étape d’exploration : découvrir la pandémie et ses incidences et réfléchir aux différents scénarios. Ensuite, nous avons essayé de ré-imaginer le business et de limiter les impacts négatifs, grâce à des Plans de Continuité d’Activité. Enfin, nous espérons passer sous peu à la troisième étape, celle de rassembler nos forces pour la reprise.r>Cette pandémie est un événement atroce, c’est une tragédie internationale, qui nous fait réfléchir sur notre manière de travailler et de gérer le business.r>Cette période de confinement nous a rendus plus efficaces quant à nos réunions, par exemple. Aujourd’hui, nous validons des décisions avec le Siège, à Turin, et avec nos collègues à travers le monde, sans devoir nous déplacer. La transformation digitale s’est imposée de manière naturelle et a résolu plusieurs problèmes liés aux contraintes du confinement.r>Nous avons vu le développement du sens de responsabilité de chacun, non seulement dans le cadre du travail mais aussi vis-à-vis du collectif, ce qui est une belle réussite et une valeur qui, j’espère, sera préservée après le Covid-19.r>Enfin, nous espérons que la reprise se fera de manière progressive, très bientôt. En attendant, restez chez vous ! 

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