09 Avril 2020 À 23:11
Trente-six millions de dirhams par semaine, c’est la valeur des pertes que doivent désormais subir les aviculteurs, depuis l’annonce par le gouvernement des mesures de prévention drastiques pour lutter contre la propagation du Covid-19. Le chiffre est alarmant et renseigne sur la situation d’un secteur actuellement en pleine crise.r>«L’aviculture est parmi les secteurs touchés de plein fouet par la crise engendrée par le coronavirus sur le territoire national. Mais il faut reconnaître que le secteur montrait des signes précoces de vulnérabilité depuis octobre dernier. Les aviculteurs ont depuis plusieurs mois du mal à rentrer dans leur frais de production et la crise n’a fait qu’augmenter avec la propagation de ce virus. Nous produisons près de 9 millions de volailles par semaine et nous perdons 3 DH pour chaque kilogramme vendu. Les pertes sont énormes», nous explique Youssef Alaoui, président de la Fédération interprofessionnelle du secteur avicole (FISA).r>En effet, il est clair que le cycle de la crise déclenché depuis plusieurs mois à cause de la surproduction et la baisse de la demande n’a fait que s’accentuer au cours deux dernières semaines, suite à l’annonce des mesures liées à l’état d’urgence sanitaire prises par le gouvernement pour prévenir la propagation du virus et qui ont largement précipité la dégringolade de la demande.r>«Nous avons perdu 40% de nos points de distribution, à savoir les snacks, les restaurants et les hôtels qui contribuaient beaucoup dans notre chiffre d’affaires, alors que nous étions déjà lancés dans une grande opération d’élevage. Aujourd’hui, nous avons du mal à maintenir un équilibre financier. Ce qui est pour le moment un but difficile à atteindre, car aujourd’hui le prix de vente de la volaille au kilogramme est de 9 DH au gros, alors que le prix de production est à 12 DH. Et encore, les choses se sont largement améliorées, car nous vendions le poulet à 7 DH le kilo il y a deux semaines», ajoute le même responsable. Les professionnels restent toutefois optimistes quant à l’inversement de cette tendance à l’approche du mois sacré du Ramadan où la consommation des œufs et de la volaille par les ménages connaît une forte hausse.