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Azemmour, ville des saints et havre de paix et de coexistence

Azemmour est réputée pour son cachet architectural particulier, ses ruelles étroites, ses maisons anciennes et son antique et mythique Casbah.

26 Juin 2020 À 18:03

La ville d’Azemmour, réputée pour son cachet architectural particulier, ses ruelles étroites, ses maisons anciennes et son antique et mythique casbah, est une destination de choix pour les touristes curieux de faire connaissance avec son histoire, son passé glorieux et surtout sa spécificité comme havre de paix et lieu de vie en société sans discours de haine.r>Azemmour, par son brassage des populations, a engendré une belle tolérance religieuse jusqu’à devenir un centre spirituel majeur. Car il était question d’une vie en société, raffinée dans le temps, promue et vécue par les habitants et transmise aux générations et aux descendances dans un esprit de respect des valeurs de tolérance, de cohabitation et de main tendue à l’autre, sans se soucier des différences confessionnelles qui peuvent exister.r>Cette ville, célèbre pour son «musée à ciel ouvert» et au passé historique millénaire, est une ville des saints, appelée ainsi en raison de sa multitude de mosquées, zaouïas et tombeaux. Parmi les plus importantes mosquées de la ville, il y a lieu de citer Jamaa El Kebir, El Kasba, Zitoune, Sidi Khdim, Zaouïa Tijania et Moulay Bouchaïb Erreddad.r>Le nombre de zaouïas dans la ville d’Azemmour montre l’importance du mouvement religieux dans cette cité historique. La plupart se trouvent dans l’ancienne Médina. En ce sens, la ville compte quatorze zaouïas dont les plus importantes sont la zaouïa Tijania, la zaouïa Chadlia, la zaouïa Darkaouia, la zaouïa Al Rhazia, la zaouïa El Aissaouia, la zaouïa Hamdouchia, la zaouïa El Badaouia et la zaouïa Al Mokhtaria.r>Aux côtés du saint-patron de la cité, Moulay Bouchaïb Erreddad, la ville d’Azemmour renferme un grand nombre de tombeaux de saints parmi eux lesquels Sidi Abou Nasr, Sidi Yahia, Sidi Mohamed Ben Abdellah, Sidi Ghanem, Sidi Ahmed Jbilou, Sidi Abou-Ali Mansour El Mastassi connu sous le nom Sidi Ali Ben Rhaït, Sidi Ali Ouâlamou, Sidi Ouadoud, Sidi Mokhfi, Sidi Mekki Cherkaoui, Sidi Jillali Meniari et Lalla Aïcha El Bahria.r>Quant aux juifs zemmouris, ils avaient eux aussi leurs saints vénérés : Rabbi Abraham Ben Natane et Rabbi Abraham Moul-Niss. Le mausolée de ce dernier est visité annuellement par des milliers de juifs et de musulmans. On avance que ce mausolée n’était qu’une sorte de grotte (une forme r>de khaloua) avant le début des années 1940.r>Ainsi, la ville d’Azemmour, où les communautés juives et musulmanes vivaient en paix et en harmonie, donnait l’exemple en matière de cohabitation, d’entente et de brassage confessionnel (musulman, juif et chrétien). Elle reflète toujours l’esprit d’un Maroc pluriel, multiethnique et tolérant, comme en témoignent ses différentes zaouïas, mosquées, saints musulmans et juifs. De nombreuses familles juives reviennent chaque année à Azemmour pour entreprendre un pèlerinage sentimental dans les dédales de cette ville millénaire, revoir le Mellah et célébrer la hilloula du Tsadik Rabbi Abraham Moul-Niss. Azemmour a ainsi forgé l’image d’un lieu où les cultures, les croyances, les langues et les traditions se sont mélangées librement, sans aucun préjugé ni sentiment de haine. 

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