16 Juillet 2020 À 18:17
En voyant circuler les premières images sur Internet, les gens étaient abasourdis par le constat navrant et l’ont fortement dénoncé. Tout comme plusieurs acteurs de la société civile, notamment l’Association Rabat-Salé Mémoire et l’Association Ribat Al Fath. «J’ai été informé à partir de photos que j’ai reçues qui montrent le Café maure totalement rasé. J’ai réagi immédiatement auprès des responsables de ce projet et on a tenu une réunion de deux heures avec le wali de la région de Rabat-Salé-Kénitra, Mohamed Yacoubi, en présence de tous les collaborateurs, notamment l’Agence Rabat-Aménagement, des représentants du ministère de la Culture (département du Patrimoine), le président de Rabat-Salé-Mémoire, Fikri Benabdellah, l’Association Ribat Al Fath…», souligne le président de l’Association Ribat Al Fath, Abdelkrim Bennani, qui n’a pas manqué de préciser qu’au cours de cette rencontre plusieurs autres points ont été soulevés, concernant tout ce qui a rapport au patrimoine de Rabat, notamment la Casbah des Oudayas et le jardin andalou.r>«S’agissant du Café Maure, il a été convenu que le bâtiment sera reconstruit avec la même architecture, les mêmes designs, le même esprit, les mêmes matériaux d’origine». Bien sûr, selon Abdelkrim Bennani, il n’aura pas l’âme qu’il avait. «Ce qui est important, c’est qu’à partir de maintenant, il y aura obligatoirement une concertation avec la société civile, les experts et tous ceux qui connaissent le patrimoine de Rabat, comme notre Association et Rabat-Salé-Mémoire, pour tout projet en rapport avec le patrimoine. Ainsi, toute modification ou restauration d’un patrimoine de la capitale sera soumise d’abord à une étude d’impact avant le commencement des travaux». Dans ce sens, le président de l’Association Ribat Al Fath a mis l’accent sur le régalien pour faire agir l’autorité en cas de toute infraction.r>Ainsi, le président de l’Association Ribat Al Fath et celui de Rabat Salé Mémoire ont convenu d’une concertation préalable future avec l’ensemble des acteurs concernés par le patrimoine, dont la société civile. «Cette communication permettra d’éviter à l’avenir tout problème entravant l’adhésion collective aux projets de cette nature, tout en renforçant leur légitimité. Puis la création de commissions de suivi de la réalisation de l’ensemble des projets sensibles impactant l’image et la mémoire de la ville de Rabat. De ce fait, le projet de restauration du Café maure de la Casbah des Oudayas offre à la collectivité œuvrant au service du patrimoine culturel l’opportunité d’ouvrir une nouvelle page pour une gestion partagée des questions du patrimoine», concluent les deux présidents.r>De son côté, le docteur Mohamed Es-Semmar, historien et archéologue, a expliqué, à propos du Café maure, que «ce qui a été démoli, ce sont les rajouts qui sont venus après la construction du Café original. D’autant que ces rajouts ont été réalisés avec des matériaux non conformes au premier édifice. Tout ceci est confirmé sur des documents authentiques. D’ailleurs, la démolition s’est faite après étude dans un laboratoire spécialisé, sachant que le béton a une durée de vie limitée, contrairement aux anciens matériaux. Donc, la seule solution était d’enlever tout ce qui est devenu un danger pour les visiteurs, puis de le refaire dans les règles de l’art afin de le revaloriser. Tout redeviendra comme avant et en mieux. Il faut seulement un peu de patience de la part de la population de la Casbah et de tous les Marocains».