Monde

Chaos dans la capitale économique de l’Équateur

Les nouvelles tombes construites en une seule journée à Guyaquil où le taux de pauvreté atteint 11,2% et le chômage 20% de la population active. Ph. AFP

13 Avril 2020 À 17:53

Avec des centaines de cadavres dans les logements faute de place à la morgue et des services hospitaliers et funéraires débordés, le coronavirus frappe de plein fouet Guayaquil, capitale économique de l’Équateur, devenue le symbole du chaos provoqué par la pandémie dans un pays pauvre. L’Équateur (17,5 millions d’habitants) est, après le Brésil, le deuxième pays le plus touché d’Amérique latine par la pandémie de Covid-19. Officiellement, il dénombre 7.500 cas et 333 morts. Il a décrété l’urgence sanitaire et la fermeture des frontières. Des jours durant, des centaines de cadavres ont été laissés chez eux, voire dans les rues, enveloppés de plastique noir. Des habitants ont diffusé sur les réseaux sociaux des vidéos de corps abandonnés et des appels au secours de familles voulant enterrer leurs morts. Le gouvernement a pris en charge les inhumations devant l’impossibilité des proches d’y procéder pour diverses raisons, notamment financières. Jorge Wated a précisé, dimanche, que les restes de 600 personnes identifiées avaient été enterrés. Et le pire est à venir. Selon des déclarations de M. Wated il y a près de deux semaines, «les experts médicaux estiment malheureusement (...) que les décès dus au Covid atteindront dans les prochains mois entre 2.500 et 3.500, rien que dans la province de Guayas».r>Le Président Lenin Moreno a annoncé dimanche avoir décidé de réduire de moitié son salaire et ceux des autres fonctionnaires de l’État devant la crise économique liée à la pandémie et la chute des prix internationaux du pétrole. À Guyaquil, le taux de pauvreté atteint 11,2% selon des chiffres officiels de décembre. Chômage et sous-emploi touchent 20% de la population active. Le pays devrait enregistrer une contraction d’au moins 4% de son économie en 2020 à cause du coronavirus et de la chute des cours du pétrole, a déclaré dimanche le ministre de l’Économie, Richard Martinez. Les autorités tablaient au départ sur une croissance de 0,7% cette année, après un recul de 0,08%. L’Équateur est privé actuellement d’exportations pétrolières par des ruptures sur ses deux oléoducs, dont la réparation prendra un mois selon les autorités. 

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