18 Décembre 2020 À 20:48
Près du quart de la population a l’intention d’émigrer, soit 23,3% de l’ensemble des Marocains. C’est l’une des conclusions de l’enquête nationale sur la migration internationale 2018-2019, menée par le Haut-Commissariat au Plan (HCP) et dont les résultats ont été présentés lors d’un webinaire tenu à l’occasion de la Journée internationale des migrants qui est célébrée le 18 décembre de chaque année.r>Selon les résultats de cette enquête, l’intention d’émigrer est plus élevée chez les ruraux avec 26,5%, alors qu’elle est de 21,6% chez les citadins. «C’est le fait principalement des hommes ruraux qui ont exprimé un fort désir de partir avec 32,5%, contre 26% seulement pour les hommes citadins», souligne le document du HCP et qui a permis d’appréhender les nouvelles tendances de la migration internationale, les comportements des migrants ainsi que les déterminants, impacts et conséquences de ce phénomène sur le développement.r>Accordant une grande importance à la propension à émigrer, l’enquête précise qu’elle varie de manière significative entre les deux sexes. En effet, le désir de partir est plus fort chez les hommes qui ont été 28,6% à l’exprimer, contre 17,7% pour les femmes. Le HCP fait, toutefois, remarquer que le souhait de partir diminue considérablement avec l’âge. «Il passe de 40,3% parmi les jeunes de 15 à 29 ans à 10,3% seulement chez les 45 à 59 ans», lit-on sur les résultats de cette enquête.r>Précisant que le mariage est également l’un des facteurs réduisant la volonté d’émigrer, l’enquête souligne que 12,7% seulement des individus mariés sont intéressés par une migration. S’ajoute à cela le niveau d’instruction qui a un effet significatif sur les intentions de migration avec 25% pour les niveaux secondaire et supérieur contre 12,5% pour les sans niveau. Mais le facteur le plus important reste le chômage et qui a une grande influence sur cette tendance migratoire. En effet, les résultats démontrent que 50,9% des non-migrants chômeurs veulent partir, alors que ce taux n’est que de 21,9% chez les personnes disposant d’un emploi.r>S’agissant des raisons principales derrière le désir d’émigrer, le HCP souligne que l’emploi et les conditions de travail arrivent en tête avec 60,3%, alors que les études et la formation arrivent en deuxième position avec 15,5%. L’amélioration des conditions de vie arrive en dernière position avec 8,2%, selon les résultats de cette enquête qui rappelle que l’Europe reste en tête des destinations préférées des migrants. En effet, elle arrive en tête avec 81,1%, suivie de l’Amérique du Nord avec 9,2%. Cette destination reste très prisée par les migrants potentiels de niveau d’éducation supérieur, précise l’enquête.
Méthodologier>L’enquête, qui a ciblé les Marocains résidant à l’étranger (MRE), les migrants de retour et les intentions d’émigrer des Marocains non migrants, a été réalisée sur le terrain entre août 2018 et janvier 2019 auprès d’un échantillon représentatif de 15.000 ménages, dont 8.200 d’entre eux de migrants actuels, 4.100 de migrants de retour et 2.700 de non-migrants. Selon le HCP, «sur l’échantillon de ménages prévus, 14.873 ont été effectivement enquêtés, soit un taux de réponse de 98,7%, 8.080 avec des migrants actuels, 3.979 avec des migrants de retour et 2.814 sans migrants». Cinq questionnaires ont servi de base pour la collecte de données sur le terrain, à savoir : Questionnaire ménage, Questionnaire sur les conditions d’habitation, Questionnaire individuel pour le migrant actuel, Questionnaire individuel pour le migrant de retour et Questionnaire individuel pour le non-migrant, précise la même source.