07 Avril 2020 À 21:02
Le Maroc, comme beaucoup d’autres pays, se bat pour gérer cette pandémie du Covid-19 de la meilleure des manières. De l’avis de plusieurs, notre pays a adopté une stratégie efficace et a osé prendre des mesures strictes pour contrôler la propagation du virus et organiser la prise en charge des malades, des citoyens impactés par la crise économique et la bonne marche des secteurs stratégiques pour continuer à vivre dans les meilleures conditions. r>Depuis l’apparition des premiers cas de contamination, il y a un secteur qui, de toute évidence, a été tout de suite mis sous les projecteurs. C’est le ministère de la Santé et particulièrement tout le corps médical qui ne ménage aucun effort pour accueillir, traiter, rassurer et informer les patients. Et alors que la majorité des citoyens sont confinés chez eux, et c’est tant mieux, ces soldats affrontent ce virus à chaque instant, le défient et poursuivent avec fierté et courage leur mission par fidélité inconditionnelle au serment d’Hippocrate certes, mais surtout et avant tout par patriotisme, humanisme et citoyenneté. Dans notre quête pour raconter le combat du corps médical au sein des hôpitaux, nous avons fait la connaissance d’un jeune médecin dévoué qui a accepté de bon cœur de nous ouvrir les portes de l’hôpital Sidi Saïd et du CHP Mohammed V de Meknès et nous rapprocher au maximum de cette fourmilière active 24 heures sur 24. Il s’agit de Dr Mohamed Mouloua, Chef de service du laboratoire de biologie médicale CHP Mohammed V à Meknès et membre de l’unité d’intervention rapide Covid-19.r>Contacté par notre collègue Nabila Bakkass, et après de multiples échanges téléphoniques il a accepté de nous rapporter, en image et en vidéo, son quotidien au sein de l’hôpital. À notre grande surprise, sa seule exigence était qu’on devrait mettre la lumière sur les différentes cellules qui prennent part à ce combat : médecins, infirmiers, urgentistes, agents de sécurité, femmes de ménages, radiologues, administrateurs, ambulanciers… r>Grâce à Dr Mouloua, nous avons pu récupérer près d’une centaine de capsules, qu’il a mis beaucoup d’énergie à réaliser, et que nous avons compilées en un reportage que vous pouvez visualiser en scannant le QR code en marge de cette page ou sur le site lematin.ma. r>Nous avons ainsi fait la connaissance de r>Dr Ilham El Mardi et Dr Bansaid à la cellule de gestion des cas suspects. Avec l’aide d’autres collègues, elles étudient les cas qui représentent des symptômes inquiétants pour définir ceux qui nécessitent un prélèvement pour subir le test de la Covid-19. Ces cas sont par la suite orientés vers la cellule prélèvement. Et là, nous avons découvert deux dames pleines de courage et de motivation. Après avoir préparé les fiches pour les différents cas, elles enfilent leurs tenus de protection et vont effectuer les prélèvements qu’elles achemineront par la suite vers le laboratoire d’analyse. r>Certes, il faut être un expert pour saisir les explications qui nous sont données par le médecin en charge d’effectuer les analyses au sein du laboratoire d’analyses de l’hôpital Mohammed V, mais il suffit de voir comment elle essaye de tout expliquer dans les détails et nous ne pouvons qu’être fiers d’un tel niveau de précisions. Il est également nécessaire de faire d’autres analyses pour les patients, une phase aussi critique, comme nous l’avoue Dr Mouloua. «Avec la tenue de protection imposante, je vous laisse imaginer la difficulté de trouver une veine pour le prélèvement sanguin. Mais on fait tout pour faire notre travail avec précision», raconte-t-il avec un sourire confiant. r>Nous avons également fait connaissance avec Dr Basri Sophia qui vient, elle, du CHP El-Hajeb, en renforcement de l’équipe réanimation. Avec Dr Zaarat, et bien d’autres, ils veillent au suivi des cas du Covid-19 dont l’état est un peu plus avancé et qui sont admis en réanimation. On retrouve également les médecins et les infirmiers en charge de suivi au quotidien des patients. r>Autre phase importante de ce processus, déclenchée dès l’identification d’un cas confirmé, est celle de prendre contact avec sa famille et ses proches pour faire un suivi rapproché de leur état de santé et surtout les mettre en isolation. «Dans la cellule riposte, nous travaillons sur l’arbre des familles des cas détectés. Cela nous permet de cerner la charge virale du virus pour pouvoir gérer et anticiper le traitement des nouveaux cas probables», explique Manal Alaoui Hafidi, en charge de cette mission. Cette cellule travaille en étroite collaboration avec une autre équipe chargée de collecter ces informations, en coordination notamment avec les autorités locales. C’est ce que nous explique Mounia Baâna en charge de la collecte d’informations sur l’entourage de chaque cas identifié. «Nous devons remplir une fiche pour chaque personne et faire un suivi au quotidien de leur état, température, et tout autre symptôme susceptible d’indiquer la présence du virus.»r>Il ne faut pas oublier également les autres corps des métiers, chauffeurs, ambulanciers, techniciens, femmes de ménage… qui mènent un combat au quotidien et qui coordonnent entre eux pour assurer le suivi de toutes les activités au sein et en dehors de l’hôpital. r>Ne comptabilisant ni heures de travail, ni fatigue physique et morale, ni le fait d’être loin de leurs familles et leurs proches, ces héros de la santé font tout pour garder une bonne ambiance au sein de l’hôpital. On entendra alors des rires entre collègues, des mots d’encouragements, des messages touchants pour les familles, et même la révélation de talents de chanteur cachés comme notre médecin Mouloua ! Cet état d’esprit et cette attitude positive, le corps médical la partage également avec les patients pour leur remonter le moral et les aider à passer cette phase faite de craintes, de doutes et même de peur. Leur plus grand soulagement est quand ils annoncent des cas de guérison de personnes qui quitteront l’hôpital et reprendront le cours de leur vie.r>Un grand merci aux soldats dans les différents hôpitaux, cliniques, laboratoires, pharmacies… pour leurs efforts. Alors, aidons-les, respectons les mesures de confinement, portons le masque et respectons l’hygiène.
Réalisé par Souad Badri & Nabila Bakkass