Économie

Moins d’une entreprise sur trois retrouve son rythme d’avant-crise

Plus de quatre entreprises sur cinq en arrêt pendant le confinement ont repris leur activité, selon une nouvelle enquête du HCP. Cependant, un peu moins d’un tiers affirme avoir retrouvé la cadence habituelle quand plus de la moitié envisage un retour à la normale au bout de six mois au moins. Les difficultés financières pointent en tête des contraintes à la reprise d’activité. Les patrons évoquent également la baisse de la demande locale pour atteindre la situation d’avant-crise.

29 Juillet 2020 À 19:56

Coup dur pour la majorité des entreprises durant le confinement. Entre celles qui ont déclaré avoir cessé de manière définitive leurs activités (1,3%), celles l’ayant réduites partiellement (52,4%), de manière totale mais temporaire (29,6%) ou encore celles ayant arrêté leurs activités ces trois mois passés (83,4%), la reprise ne s’effectue pas au même rythme pour toutes.

Selon le Haut-Commissariat au Plan (HCP), 84,6% des sociétés en arrêt pendant le confinement ont repris. Toutefois, seules 32,4% d’entre elles déclarent avoir retrouvé leur cadence normale. Elles sont par ailleurs plus de la moitié (52,2%) à avoir redémarré de manière partielle, contre 15,4% qui sont toujours à l’arrêt. Les grandes entreprises (GE) sont les plus nombreuses (40%) à retrouver leur rythme de croisière, devant les petites et moyennes entreprises (35%). Les TPE suivent avec une reprise d’activité normale pour 31% d’entre elles.

 

Un retour à la normale plus important pour les exportateurs

Deux tiers des entreprises exportatrices ont repris la barre. Dans le commerce, une reprise normale a été observée chez 47% des unités, contre 45% dans l’industrie chimique et parachimique et 42% dans les industries du textile-cuir. Sans grande surprise, l’hébergement et la restauration n’enregistrent qu’une timide proportion de 18%.

Les entreprises n’ayant toujours pas atteint leur niveau normal d’activité estiment pour 57% d’entre elles que cela est envisageable dans les 6 mois à venir, notamment dans l’industrie (2/3 des entreprises) et les services (55%). Le reste table sur au moins une année avant d’atteindre le niveau d’avant-crise.

 

Un rythme d’avant-crise difficile sans une demande locale forte

Pour la majorité des sociétés (76,6%), la reprise normale d’activité est freinée par la baisse de la demande locale. 71% affirment appréhender un retour au confinement, tandis que 62,3% pointent du doigt les difficultés financières. 

Par catégorie d’entreprises, selon le HCP, la moitié des TPE ont déclaré que les mesures restrictives mises en place par les autorités administratives afin de limiter la propagation du Covid-19 constituent une entrave à une reprise normale de l’activité. Ce taux atteint 45% chez les PME et près de 36% chez les GE. Par secteur d’activité, la principale contrainte est la faible demande pour 82% des chefs d’entreprises dans la construction. 

Les entreprises exportatrices invoquent pour 62% d’entre elles le recul de la demande comme frein spécifique et prépondérant à la reprise, qui vient s’ajouter aux autres obstacles communs à l’ensemble du tissu entrepreneurial.

 

Les difficultés financières, contrainte N°1 à la reprise

Enfin, pour nombre d’entreprises, les difficultés financières, qu’elles soient liées à la trésorerie ou à la couverture des charges d’exportation, représentent le principal frein à la reprise d’activité.

Un constat que confirment 81% des acteurs de l’industrie du textile et cuir, 76% dans l’agroalimentaire, 75% dans le transport et entreposage, et 73% dans l’industrie électrique et électronique. La proportion est de 70% dans les branches de l’hébergement et de la restauration. 

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