02 Septembre 2020 À 18:28
Quelques jours seulement nous séparent de la rentrée scolaire. Une rentrée exceptionnelle marquée par des changements imposées par le nouveau modèle d’enseignement alternant entre l’enseignement à distance et présentiel dans un contexte marqué par la propagation de la pandémie de Covid-19. Pour débattre de ces différentes questions, le «Policy Center for the new South» a organisé une conférence virtuelle mardi dernier à laquelle ont pris part deux professeurs universitaires et membres du Centre, à savoir Abdellah Saaf et Khalid Chegraoui.r>Dans leur intervention, les deux chercheurs ont souligné l’importance de l’implication des différents acteurs éducatifs et des représentants de parents d’élèves afin de pouvoir parvenir à un consensus autour du nouveau modèle d’enseignement. «Nous sommes aujourd’hui face à un cas d’école. Ce contexte est inédit et ne s’est jamais produit auparavant. Ainsi, le département de tutelle est appelé à mener de larges concertations avec les partenaires afin de garantir la conception d’un modèle équilibré», note Abdellah Saaf.r>Autre point soulevé par les conférenciers : l’importance de privilégier l’innovation pédagogique. En effet, et comme l’indique Khalid Chegraoui, s’il est difficile d’adapter les curricula et le modèle pédagogique pour garantir un enseignement à distance de qualité pour les élèves du primaire qui ont souvent besoin de se retrouver en classe pour mieux assimiler les leçons, l’enseignement à distance peut s’avérer un très bon modèle pour les classes supérieures, particulièrement l’enseignement universitaire.r>Plus encore, argumente M. Chergaoui, ce modèle d’enseignement devra même être institué tout en identifiant de nouveaux mécanismes d’évaluation, surtout pour les établissements universitaires à accès limité. «Certains sont parvenus à développer des méthodes d’enseignement à distance très réussies malgré la rareté des ressources, comme l’Université Mohammed VI de Tétouan. Cela prouve que cette méthode est réalisable grâce à l’implication des enseignants et des cadres administratifs», note le même intervenant. Enfin, les conférenciers plaident pour l’urgence d’effectuer une transformation numérique afin d’accompagner les changements que connaît le modèle d’enseignement.
Abdellah Saaf : La qualité de l’éducation se construit par étapes
Abdellah Saaf, chercheur éminent au PCNS, a indiqué que l’approche adoptée par le ministère de l’Éducation nationale, de la formation professionnelle, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique est adaptée à l’évolution de l’actualité, considérant que la proposition de combiner, en option, l’enseignement à distance et en présentiel, reste sujette à modification et nécessite l’implication de tous les acteurs concernés. En ce qui concerne les disparités sociales et de classe au niveau de la qualité de l’éducation, le chercheur a expliqué que la qualité de l’éducation se construit par étapes, appelant à cet égard à éviter de se concentrer sur la hausse des taux de scolarisation au détriment de la qualité du système éducatif. En ces temps de pandémie, il y a un besoin urgent d’élaborer des programmes de soutien appropriés aux élèves et étudiants qui tiennent compte du contexte numérique actuel, ainsi que de reconsidérer la façon dont les programmes et les cours sont préparés afin d’améliorer les outils et moyens éducatifs et pédagogiques disponibles, r>a-t-il souligné.