10 Juin 2020 À 22:02
La crise sanitaire a bouleversé les habitudes de consommation du monde entier. Le Maroc n’a pas été épargné. Depuis le début du confinement en mars dernier, le citoyen marocain a revu sa façon de consommer. Avec les effets de la pandémie, des secteurs ont souffert durement, pendant que d’autres ont pu tirer leur épingle du jeu. Mais ces derniers mois ont surtout été marqués par l’accélération de la digitalisation des process. C’est bien là une des observations avancées lors du webinaire, organisé mardi par Avito. L’événement, qui été axé sur les habitudes de consommation post-Covid 19, a été l’occasion de faire un état des lieux des nouvelles tendances et des leçons retenues en ces temps de crise. Tous les participants étaient unanimes : l’e-commerce et le paiement en ligne ont gagné du terrain pendant ces derniers mois. «Nous avons remarqué des changements d’habitude dans le paiement des factures et ce, malgré le frein du paiement en ligne. Nous avons aussi observé une hausse des téléchargements de Wallets chez les personnes non bancarisées et ceux qui ne désirent pas partager leurs données bancaires, notamment», a souligné Sofia Assad, consultante en transformation digitale et fondatrice de Digicap. Même son de cloche du côté de Glovo Maroc. «Avec la propagation du coronavirus, nous avons encouragé le contactless. D’ailleurs, depuis le début de la crise, 70% des transactions sur notre plateforme ont été réalisées par carte», a précisé pour sa part le DG de Glovo Maroc Karim Debbar. Les Marocains ont également revu leurs priorités en termes d’achats. Chez Glovo par exemple, si avant la crise, la catégorie Food accaparait 77% de l’activité, l’apparition de nouveaux besoins est venue tout basculer. Ces derniers mois, et avec l’arrêt des services de livraisons de repas, de nouveaux segments ont gagné du terrain. Il s’agit des niches : supermarché, avec les fruits et légumes en top ventes, la parapharmacie, où les masques et gels hydro-alcooliques affichent les top salers. Et enfin, la catégorie boulangerie pâtisserie, qui s’est particulièrement bien portée pendant le mois du Ramadan avec des commandes de pains et de briouates essentiellement. Chez Avito, les changements d’habitudes de consommation ont été bien marqués. «En tant que marketplace généraliste, nous avons bien suivi les mutations. Des secteurs clés, comme l’automobile et l’immobilier, ont été fortement impactés. Pendant que d’autres secteurs s’en sont sortis gagnants», a indiqué pour sa part, Yassine Zyad, directeur produit chez Avito. Dans l’automobile par exemple, à cause de l’arrêt de tout l’écosystème, l’offre et la demande ont chuté de jusqu’à 80% en mars. «Mais nous remarquons, pour l’occasion, une belle reprise de la demande à la mi-mai et une timide embellie de la demande également». Une reprise dans le neuf est également attendue, compte tenu des nouveaux besoins des foyers et les risques d’emprunter les transports en communs. Dans l’immobilier, une baisse de 70% a été enregistrée en raison de l’arrêt de l’écosystème. «Nous nous attendons à une reprise, mais pour l’heure, nous n’avons pas de signes clairs comme pour l’automobile», précise Yassine Zyad. Pour le post-Covid, les participants incitent sur l’importance de capitaliser sur les changements opérés ces derniers mois pour accélérer la transformation digitale du pays.