Société

Les enjeux sanitaires et logistiques de la campagne de vaccination en débat

La campagne de vaccination contre la Covid-19 au Maroc a été au centre d’un webinaire organisé vendredi par l’Association des ingénieurs de l’École supérieure des industries du textile et de l’habillement (AIESITH).

22 Novembre 2020 À 16:13

Lors de cette visioconférence modérée par la directrice exécutive de l’Association marocaine de l’industrie pharmaceutique (AMIP), Layla Laassel Sentissi, et placée sous le thème «Campagne de vaccination contre la Covid-19 : Enjeux sanitaires et logistiques», le directeur du laboratoire de biotechnologie médicale à la Faculté de médecine et de pharmacie, Azeddine Ibrahimi, a souligné que la solution finale face à une pandémie est une campagne de «vaccination de masse» qui va permettre de briser la chaîne de circulation du virus.r>Pour arriver à cette «vaccination de masse», M. Ibrahimi a fait savoir qu’il faut identifier l’agent pathogène puis proposer des antigènes pour arriver à l’étape de test préclinique et clinique qui permet de démontrer l’innocuité (absence de toxicité), l’efficacité et la qualité. Finalement vient la phase de la pharmacovigilance qui va permettre de rapporter les effets secondaires et indésirables, les expliquer et les communiquer en vue de garder la confiance du grand public, a-t-il poursuivi.r>Pour sa part, Adil Bousselhami, directeur logistique au sein d’une multinationale, a relevé que le point de départ est la connaissance du marché du besoin et l’évolution du marché pour pouvoir anticiper et coordonner entre les différents interlocuteurs.r>Les laboratoires pharmaceutiques doivent mettre à disposition un produit qui correspond à la réglementation du pays importateur, a-t-il ajouté, notant qu’il faut penser à la capacité de stockage des différents intervenants, notamment celle des industries pharmaceutiques et veiller sur la distribution du produit sur tout le territoire marocain. Le point clé est la synchronisation entre les différents intervenants, avoir l’information à temps et bien l’interpréter, a-t-il relevé.r>De son côté, M. Riyad Berraida, chef de service système d’information, achat et reporting à l’ONCF, a rappelé que selon les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), il faut commercer par la vaccination notamment du corps médical, des personnes dans une situation vulnérable et des enfants. En outre, il y a le coefficient de gaspillage du vaccin, a-t-il noté, expliquant que dans chaque campagne de vaccination, une grande partie du vaccin se perd durant la chaîne logistique du froid, pour plusieurs raisons à savoir la température et les conditions de stockage. Par ailleurs, M. Berraida a fait savoir qu’il faut réussir la campagne de vaccination tout en maîtrisant le coût y afférent en minimisant les charges. Avant de commander, il faut s’assurer de la disponibilité des espaces de stockage dans les points de réception, respecter les pratiques de la logistique, éviter le stockage de manière arbitraire, s’assurer de la température et avoir une traçabilité totale de toute la chaîne logistique du froid.r>Le doyen de la Faculté de médecine et de pharmacie d’Agadir, Abdelmjid Chraïbi, a rappelé que le Maroc dispose d’une expérience importante dans le domaine de la vaccination des enfants. Le Maroc a déployé de grands efforts pour diminuer les décès chez les enfants pendant les années 1960 et 1970, à travers le «programme élargi de vaccination» appelé par la suite «programme national d’immunisation», où des médecins du secteur public et privé et des étudiants en médecine se sont portés volontaires dans ces campagnes à travers le Royaume. 

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