LE MATIN
08 Novembre 2020
À 19:34
Cette année 2020, tout particulièrement, nous avons beaucoup parlé de la crise liée au Covid-19 dont les conséquences sont très sérieuses, car il est question de s’y adapter en s’appuyant sur une gestion efficace et optimale. L’heure est venue de sortir des sentiers battus pour faire progresser le climat des affaires. Pour gagner le pari, il faut passer à la vitesse supérieure et développer sa résilience. C’est vrai pour toutes les structures organisationnelles et l’est encore davantage pour les entreprises impactées. Ce n’est pas un choix, c’est bien une obligation.
«La crise du Covid-19 est une vraie épreuve pour les entreprises. En effet, aucun pays, à notre connaissance, n’a pu développer une stratégie anti-Covid efficace et exemplaire. Dans ce sens, la plupart des entreprises ont montré une fragilité dans la gestion de cette crise, ce qui fait que les modèles de gestion habituels, sans aucun changement, n’ont finalement pas abouti», confirment les experts du cabinet international Trusted Advisors, affirmant que la résilience est l’issue pour sortir de toute impasse. «Plusieurs experts convergent sur l’idée que la résilience est la pierre angulaire pour toute entreprise en période de crise et d’incertitude, celle-ci rompt avec les modèles classiques et favorise la capacité à surmonter les chocs de la crise». Toutefois, «la résilience sans une feuille de route claire et structurée n’offre pas suffisamment de visibilité pour les entreprises en termes de recommandations et de pratiques clés», insistent les experts de Trusted Advisors.
Pour démystifier cette approche de la résilience et clarifier ses enjeux et ses composantes, et ainsi proposer des recommandations aux entreprises dans ce sens, les consultants Trusted Advisors, leader du consulting et de l’accompagnement à forte valeur ajoutée, ont élaboré une nouvelle étude intitulée «Baromètre Trusted Advisors» de la résilience des entreprises. Ils ont essayé de répondre à plusieurs interrogations sur la base d’un échantillon représentatif de 1.150 entreprises pour évaluer justement le degré de résilience de chacune d’entre d’elles.
Principal constat : Même si la crise du Covid-19 a touché une large majorité des entreprises, 75% des patrons sont optimistes quant à l’avenir de leurs structures, 20% sont pessimiste et seuls 5% plongent dans l’incertitude. Ce qui constitue indéniablement un point positif. Interrogés sur les indicateurs de cet optimisme dans un contexte d’incertitude prolongée, les consultants de Trusted Advisors estiment qu’«Il faut mettre le point sur un constat très important qui fait que le taux d’optimisme, aussi important soit-il, ne reflète pas forcément que ces entreprises ont trouvé la formule “magique”, la plupart sont en difficulté, voire en situation de survie. Ainsi, cet optimisme révèle plutôt la volonté des patrons de contourner les effets négatifs de cette crise et de trouver des opportunités à saisir au fur et à mesure de l’évolution de la situation. En effet, en dépit de l’incertitude et de la complexité qui planent sur cette crise, cet état d’esprit optimiste et enthousiaste nous semble capital dans la mesure où ces dirigeants peuvent diffuser ce mindset aux collaborateurs, et dans ce cas, l’optimisme peut générer des comportements dynamiques au sein des équipes, susceptibles de favoriser la résilience et le changement dans les entreprises». r>
Miser plus sur l’engagement des salariés, c’est important r>Un bémol est toutefois à enregistrer : l’engagement des collaborateurs en ces temps de crise. Seuls 10% sont engagés fortement, 30% le sont très moyennement. Et malheureusement, la quasi-totalité (60%) est engagée faiblement. «Le baromètre affiche un taux d’engagement de 10%, qui reste très faible, voire même alarmant, malgré la situation actuelle, ce taux s’explique en grande partie par un management axé plus vers les résultats sans une prise en considération suffisante des attentes du capital humain et de l’ampleur du changement subit par les collaborateurs. L’exemple le plus récurrent est sans doute le télétravail, qui est souvent perçu comme source de désengagement si sa gestion est orientée vers le télécontrôle, avec moins de responsabilisation et de confiance vis-à-vis des collaborateurs», met en garde l’équipe Trusted Advisors. Selon la même source, «l’engagement et la motivation des collaborateurs est un point clé qui nécessite une réflexion particulière durant cette crise. En effet, les mesures liées au confinement, au télétravail et au changement de routine de travail sont susceptibles de provoquer de l’anxiété et des risques sur le plan psychologique et émotionnel. Ces risques peuvent peser sur la motivation et l’engagement des collaborateurs à persévérer et à maintenir le rythme».
La digitalisation à l’épreuve de la criser>Ce Baromètre signale aussi beaucoup d’autres points positifs du côté des entreprises. Les multiples avantages de la digitalisation ne sont plus à démonter surtout en cette période d’incertitude. r>65% des sondées sont confiants par rapport à l’intensification des initiatives de digitalisation, et ce, au-delà des contraintes actuelles en matière de confinement, alors que 25% pensent que les solutions déployées sont temporaires, c’est juste des solutions de dépannage. Seuls 10% des entreprises révèlent que la timidité caractérise ce volet en raison de la résistance qui règne et les problèmes internes. Pour les consultants Trusted Advisors, il faut admettre que cette crise a été une occasion, pour plusieurs entreprises, d’expérimenter et d’accélérer la digitalisation des processus internes et des parcours client. À cette fin, il convient d’inscrire la digitalisation dans la durabilité, indépendamment de la crise. Cela repose sur une culture d’innovation continue et proactive plutôt que réactive aux fluctuations de l’environnement. Ce rapport met en lumière la nécessité de se réinventer et de réinventer son business model pour perdurer. Dans ce sens, affirment les experts de renommée, «la digitalisation ne doit pas être considérée comme un changement exceptionnel qu’il faut surmonter, cette réaction temporaire peut omettre les conséquences de l’après-crise qui peuvent perdurer, nécessitant une réinvention permanente du business model en y intégrant le digital à tous les niveaux. Également, cette vision manque d’ambition, dans la mesure où la digitalisation serait un levier prometteur pour gagner des parts de marché éventuelles et se démarquer par rapport à la concurrence, à travers des solutions digitales pratiques pour les clients et les collaborateurs».
Découvrez les conclusions phares du Baromètre Trusted Advisors
59% des entreprises sondées pensent que leurs concurrents vont se remettre de la crise plus vite que cette dernière contre 41% qui ne croient pas à cette hypothèse. r>75% des patrons sont optimistes par rapport à l’avenir de leurs entreprises, 20% sont pessimistes. Alors que 5% sont incertains. r>À la question si les collaborateurs sont engagés et motivés pour contribuer et aider leurs entreprises à sortir de la crise. Seuls 10% sont engagés fortement, 30% le sont très moyennement. La quasi-totalité (60%) est engagée faiblement. r>40% considèrent que le leadership du top management est fort pour sauver la situation actuelle et préparer l’après-crise ; 31% pensent que le leadership du top management est proche du collaborateur mais très hésitant. 29% sont insensibles aux collaborateurs, faibles ou quasi absents. r> 42% des répondants ont repensé de manière très réactive des produits et services plus accessibles aux clients en ce temps de crise. 40% l’ont fait d’une manière partielle, alors que 18% n’ont rien fait dans ce sens. r>65% des sondées sont confiants par rapport à l’intensification des initiatives de digitalisation, et ce, au-delà des contraintes actuelles en matière de confinement, alors que 25% pensent que les solutions déployées sont temporaires, c’est juste des solutions de dépannage. Seuls 10% des entreprises révèlent que la timidité caractérise ce volet en raison de la résistance qui règne et les problèmes internes.
Najat Mouhssine et Souad Badri