12 Avril 2020 À 20:50
Pour rendre plus fructueuses les longues journées de confinement, plusieurs galeries ont lancé des expositions virtuelles sur leur site, afin de combler ce vide culturel que nous vivons en ces temps difficiles du coronavirus. Une belle initiative adoptée par la galerie Marsam de Rachid Chraïbi qui prend l’initiative d’offrir aux passionnés de la peinture et des Beaux Livres une très belle escapade à travers les magnifiques œuvres de Noureddine Belhaj où la femme représente le maître des lieux. Dans les toiles de Noureddine Belhaj, représentant les femmes de Fès et bien d’autres, l’artiste promène le visiteur dans l’univers magique de ces femmes de la ville spirituelle, offrant à apprécier leur vécu, leur finesse et leur savoir-vivre. «Chacune a ses caractéristiques personnelles, sa vie, son organisation quotidienne, ses charmes ou ses aspects pitoyables», disait Souad Alaoui.r>Dans le Beau Livre présenté en ligne, préfacé par Rita El Khayat, en plus des portraits de femmes de Fès, l’ouvrage est agrémenté de photos de la capitale spirituelle prises par Jean-Claude Laffitte. Ce qui redonne plus de splendeur à ces femmes présentées dans les plus fins détails par l’artiste Belhaj. Ce dernier s’est distingué, tout au long de son parcours, par une évolution progressive dans le travail et la recherche du parfait, en commençant par des paysages de la ville Fès, avant d’être remarqué par Rachid Chraïbi, à travers ses peintures montrant des instruments de musique et des chevaux, notamment les barbes arabes marocains. «Cela n’échappe pas à Rachid Chraïbi qui lui demande tout d’abord d’illustrer plusieurs contes bilingues pour enfants édités par les éditions Marsam. Deux livres plus ambitieux sont alors commandés à l’artiste : l’un, “Lalla Khalti”, propose des “Portraits de femmes de Fès”. L’autre intitulé “Chevaux du Prophète” est accompagné de somptueuses calligraphies de Mohamed Idali et par d’admirables images évoquant ces chevaux surgis du passé dans des représentations souvent énigmatiques ou poétiques de purs sangs ou de chevaux barbes arabes», souligne Jean-François Clément. Ce qui a valu à l’artiste d’être sollicité au Salon du cheval d’El Jadida.r>Très ambitieux, Belhaj poursuit son chemin de prospection dans d’autres thématiques qui lui sont aussi chères, comme l’artisanat marocain, à travers lequel il met en relief différentes techniques et recherches picturales. «En créant ses scènes, l’artiste joue avec des dégradés de lumière dans un même tableau ; il réussit à dédoubler images et personnages, ce qui crée un cinétisme obtenu autrement que par les moyens des futuristes turinois. Il peut insérer des écritures et être tenté par le réalisme ou le trompe-l’œil, comme il lui arrive d’abandonner ses couleurs chaudes et chatoyantes pour tendre vers des monochromes bleus. Il y a là beaucoup de talent et surtout de potentiel et nul ne sait comment évoluera cet artiste qui est à la recherche d’un style propre entre abstraction et parfois tentations de l’hyperréalisme», précise Jean-François Clément.
Parcours
Natif de Taounate (près de Fès) en 1982, Noureddine Belhaj a été, depuis son enfance, passionné de dessin. À 13 ans, il reçoit un premier Prix d’arts plastiques, ce qui va décider de ses études supérieures, puisqu’il entreprend une formation au Centre pédagogiques régional de Rabat. À 19 ans, il commence à exercer en tant que professeur d’arts plastiques au collège de Mrirt au sud de Meknès entre Azou et Khénifra. En même temps, il entame la réalisation de ses premières œuvres. C’est ainsi que s’ouvrent devant lui les portes d’une carrière prometteuse.