Économie

La FAO lance une plateforme géospatiale

La FAO vient de lancer une plateforme de données géospatiales relatives aux statistiques sur la sécurité alimentaire de chaque pays, la foresterie, les cultures, les sols, l’eau, le climat, la pêche et l’élevage. Dès l’apparition de la pandémie, la FAO avait alerté sur les risques de perturbation du marché agricole mondial.

La FAO avait suggéré la suppression des taxes tarifaires et non tarifaires afin de permettre aux pays à faibles revenus un approvisionnement régulier en aliments. Ph. FAO

22 Juillet 2020 À 16:31

«Main dans la main», c’est le nom qu’a choisi la FAO pour la plateforme de données géospatiales, une mappemonde digitale, qui contient «plus d’un million de couches de données géospatiales et des milliers de séries statistiques de 4.000 entrées de métadonnées», indique la FAO. Ces données se rapportent à la productivité de l’eau d’irrigation, les systèmes agricoles menacés par la pression anthropiques exercée sur les terres et les ressources hydriques. D’un accès libre, cette plateforme digitale permet également de comparer les densités d’élevage à l’échelle mondiale et de suivre l’évolution de la pluviométrie. «Cette analyse permet de distinguer les zones forestières intactes, qui ont une haute valeur de conservation, des zones accessibles, qui se prêtent davantage à la restauration ou la production forestières», précise la FAO. «Les technologies géospatiales et les données agricoles donnent la possibilité de trouver de nouveaux moyens de réduire la faim et la pauvreté, grâce à des solutions plus accessibles, intégrées et fondées sur les données», a déclaré le Directeur général de la FAO, Qu Dongyu. Ce responsable fait allusion aux risques de perturbation du marché agricole mondial suite à l’apparition de la pandémie du Covid-19 fin février. Le confinement de près de deux milliards de personnes à travers le monde va «perturber l’offre et la demande en produits alimentaires (…) les efforts pour l’enrayer (le virus, Ndlr) vont réduire la mobilité et provoquer une augmentation des coûts des échanges commerciaux», s’était inquiétée la FAO. Le rétrécissement des filières agricoles et agroalimentaires et la contraction des crédits bancaires risquent également de provoquer le dérèglement de l’offre, selon la FAO. Son économiste en chef, Maximo Torero Cullen, avait suggéré la suppression pure et simple des taxes tarifaires et non tarifaires afin de permettre aux pays à faibles revenus un approvisionnement régulier en aliments en ces temps marqués par la perturbation de l’offre et de la demande. Selon la FAO, une calorie sur cinq consommée à travers le monde a franchi au moins une frontière internationale, soit une hausse de plus de 50% comparativement aux quatre dernières décennies. 

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