17 Avril 2020 À 20:51
Le Fonds monétaire international (FMI) crée une nouvelle ligne de liquidité dans le but de renforcer la riposte à la crise du coronavirus. «Notre conseil d’administration a approuvé la création de la facilité de décaissement à court terme afin de renforcer encore le dispositif mondial de sécurité financière dans le cadre de la riposte du FMI au Covid-19. Ce mécanisme vise à apporter un soutien renouvelable aux pays membres dont la politique économique et les paramètres fondamentaux sont très solides et qui ont besoin d’un soutien modéré à court terme pour financer leur balance des paiements», souligne la directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva. Cette facilité de décaissement à court terme offrira un accès renouvelable jusqu’à 145% de la quote-part. Elle renforcera notamment les réserves de liquidités des pays qui en bénéficieront et les aidera ainsi à gérer les tensions sur les liquidités. «En complément d’autres instruments utilisés pendant la crise actuelle, elle comblera un manque important dans l’ensemble d’outils dont dispose le FMI et favorisera une allocation plus efficiente des ressources», estime Kristalina Georgieva.r>Le FMI fait face à une demande exceptionnelle d’aide d’urgence. Rien que dans la région MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord) et l’Asie centrale, au moins 12 pays ont sollicité un financement du FMI. Parmi eux, le Maroc qui, rappelons-le, a procédé le 7 avril à un tirage sur la Ligne de précaution et de liquidité (LPL) pour près de 3 milliards de dollars, remboursable sur 5 ans, avec une période de grâce de 3 ans. La mobilisation de cette facilité intervient dans le cadre de l’accord en vigueur sur la LPL. Pour le FMI, la pandémie constitue une menace sans précédent pour le développement, particulièrement en Afrique. Pour les pays de ce continent, «la crise menace d’annuler les progrès accomplis récemment sur le plan du développement et pourrait peser sur la croissance au cours des années à venir», souligne le FMI dans son rapport sur les perspectives économiques régionales. Dans l’Afrique subsaharienne, plus particulièrement, l’économie de la région devrait se contracter de 1,6% en 2020 et le revenu réel par habitant de 3,9% en moyenne. «La région est confrontée à un effondrement de la croissance économique, à un resserrement des conditions financières, à une forte baisse des prix des principaux produits exportés et à de graves perturbations de l’activité économique dues aux mesures qui ont dû être adoptées pour maîtriser l’épidémie», prévient Abebe Aemro Selassie, directeur du département Afrique du FMI. Ce dernier appelle à prendre des mesures décisives pour limiter les coûts humains et économiques de la crise. En plus d’accroître les dépenses publiques de santé, il recommande notamment d’apporter des aides ciblées, particulièrement en faveur des ménages vulnérables, y compris les travailleurs du secteur informel, et les secteurs durement touchés.