05 Avril 2020 À 21:57
Télétravail, garde des enfants et encadrement des cours à distance, telle est l’équation quasi impossible que de nombreux parents sont appelés à résoudre depuis l’annonce du confinement sanitaire par l’État pour prévenir la propagation de la pandémie du coronavirus. Et il semble que les mères soient quasi dépassées.r>En effet, entre télétravail, garde des enfants, tâches ménagères, préparation des repas et suivi de la scolarisation à distance, beaucoup de mamans déclarent être débordées, voire au bord de la déprime. D’autres prennent leur «mal» en patience et réagissent avec humour sur les réseaux sociaux. «À force de devoir supporter la galère de la garde des enfants, les parents vont trouver le remède au coronavirus avant les scientifiques», pouvait-on lire sur Facebook par exemple. La gent masculine ajoute également son grain de sel et dit se méfier de cette cohabitation forcée avec les épouses qui ne manquera pas de faire éclater des disputes entre couples quant à la garde des enfants et le suivi de leur éducation à distance.r>Mais loin de cet humour exprimé sur les réseaux sociaux, force est de constater que les parents peinent à trouver un équilibre entre la garde des enfants et le travail à distance. «Je n’arrive plus à jongler entre mes responsabilités de mère et d’employée. Mes enfants se bagarrent constamment et ne comprennent pas le fait que je sois à la maison sans être disponible. Mon travail exige que je passe des coups de fil constamment, que je sois en vidéoconférence avec d’autres collaborateurs et je suis souvent interrompu par mes enfants qui cherchent à attirer mon attention», nous confie Amal, une jeune institutrice participant au programme d’enseignement des élèves à distance.r>En effet, beaucoup parmi les mamans travailleuses que nous avons contactées, et qui ont acceptés de témoigner, reconnaissent ne pas pouvoir suivre scrupuleusement l’éducation à distance de leur enfants, dictée aujourd’hui par les circonstances exceptionnelles que vit le Maroc depuis les dernières mesures annoncées liées au confinement.r>Ainsi, beaucoup de parents tâtonnent encore pour rendre compatible la poursuite d’une activité professionnelle avec la garde de leurs enfants et, dans de nombreux cas, la classe à la maison. «Je suis consciente que les parents sont considérés comme des partenaires essentiels pour assurer le déroulement normal de l’action pédagogique de l’école à distance, mais je n’arrive pas à suivre de près l’éducation de mes trois enfants parallèlement à mon travail à distance. Depuis l’arrêt des cours en présentiel, l’école privée de mes enfants a créé un groupe d’étude sur WhatsApp pour chaque matière. Les cours sont dispensés par leurs enseignants à distance et une liste de présence est établie chaque jour pour noter les absents et on vient de me contacter de l’école pour m’informer que mon fils s’est absenté du cours d’anglais», déclare Fatima-Zahra, une ingénieure en informatique travaillant à distance pour une société de télécommunication.r>Les parents se plaignent par ailleurs de l’effet du confinement sur les enfants qui deviennent de plus en plus agités. «Ma fille de quatre ans ne comprend pas pourquoi elle doit rester confinée dans un appartement de 70 mètres carrés au lieu d’aller jouer dans un jardin et profiter du beau temps. Cela me fait fondre le cœur carrément», explique Nesrine, une jeune employée dans une compagnie d’assurance. Les parents restent toutefois optimistes et affichent l’espoir de voir cette situation dépassée et n’en garder qu’un souvenir lointain.