04 Août 2020 À 18:03
Injection de 120 milliards de dirhams dans l’économier>Dans Son Discours du Trône, S.M. le Roi avait annoncé l’injection de 120 milliards de dirhams dans l’économie nationale, soit l’équivalent de 11% du PIB. «Ce taux inscrit le Maroc parmi les pays les plus audacieux en matière de politique de relance économique post-crise», avait affirmé le Souverain. Selon le ministre de l’Économie, 75 milliards de DH de cette enveloppe budgétaire seront consacrés aux crédits garantis par l’État. Plus en détail, l’argentier du Royaume a précisé que ces crédits seraient destinés à tous les segments d’entreprises, notamment les entreprises et établissements publics les plus impactés par la crise. Se chargeant de la gestion de ce système de garantie, la Caisse centrale de garantie (CCG) connaîtra une réforme institutionnelle, a affirmé M. Benchaâboun.r>S’agissant des 45 milliards de DH restant, ils seront alloués à l’investissement stratégique dans les grands chantiers, et ce dans le cadre du «Fonds d’investissement stratégique». Dans ce sens, l’argentier du Royaume a précisé que, conformément aux dispositions de l’article 26 de la loi organique N° 130-13 relative à la loi de Finances, de l’article 29 de la loi des finances 2020, et de l’article 25 du décret 2.15.426 portant élaboration et application des lois de Finances, il sera procédé à la création d’un Compte d’affectation spéciale dédié intitulé «Fonds d’investissement stratégique». «Ce décret sera présenté pour approbation au prochain Conseil de gouvernement», a-t-il précisé en affirmant que ce fonds aura une mission d’appui aux activités de production, d’accompagnement et de financement des grands projets d’investissement public-privé. Le nouveau fonds interviendra directement dans le financement des projets d’investissement en faisant appel au partenariat public-privé (PPP). Il interviendra également, indirectement cette fois, dans le renforcement des capitaux des entreprises aux fins de leur développement, a souligné le ministre. 15 milliards de DH sur les 45 milliards consacrés à ce Fonds seront financés par l’État alors que les 30 milliards de DH restants seront mobilisés auprès d’institutionnels nationaux et internationaux, a précisé le ministre lors de cette conférence.
Généralisation de la couverture sociale r>La réforme de la protection sociale est une réforme sociétale de grande envergure qui appelle des mutations profondes dans la gestion et la gouvernance du système de protection sociale au Maroc. Le Souverain, dans Son Discours du Trône, a considéré que «le moment est venu de lancer, au cours des cinq prochaines années, le processus de généralisation de la couverture sociale au profit de tous les Marocains».r>Dans les détails, cette couverture passe notamment par la généralisation de l’Assurance maladie obligatoire (AMO) à partir du mois de janvier 2021 et l’attribution des allocations familiales (AF) à tous les ménages à partir du même mois. Le projet prévoit également une retraite au profit de la population active non couverte ainsi qu’une indemnité pour perte d’emploi (IPE) au profit de cette même population.r>Conformément aux Hautes Instructions du Souverain insistant sur la concertation entre le gouvernement et les partenaires sociaux, M. Benchaâboun a annoncé l’ouverture immédiate d’un dialogue social constructif avec tous les partenaires. «Le déploiement de cette réforme se fera de manière progressive, sur une période de 5 ans en deux phases», toujours selon les affirmations du ministre qui a souligné que la première phase, prévue entre 2021 et 2023, connaîtra le déploiement de l’Assurance maladie obligatoire et des allocations familiales. La deuxième phase, programmée pour la période 2024-2025, sera consacrée à la généralisation de la retraite et de l’indemnité pour perte d’emploi au profit de la population active, a-t-il précisé.r>La réussite de ce chantier ambitieux reste tributaire de la mise en place de plusieurs mesures d’accompagnement, a affirmé le ministre lors de cette conférence. Il est donc impératif de mettre en place des mesures préalables et d’accompagnement qui concernent notamment la généralisation de la couverture sociale, la refonte du cadre législatif et réglementaire et la mise à niveau des structures hospitalières et l’organisation de la filière de soins. Le ministre a également affirmé que ces mesures concernent aussi la réforme des systèmes et programmes sociaux déjà en place, notamment à travers l’opérationnalisation du Registre social unifié (RSU), la réforme de la gouvernance du système de protection sociale ainsi que la réforme fiscale relative à l’instauration de la Contribution professionnelle unique (CPU).
Une réforme profonde du secteur publicr>Les entreprises et établissements publics (EEP) ne sont pas forcément les plus efficaces. Selon l’argentier du Royaume, un nombre important de ces établissements marchands peine à créer de l’emploi, et ce malgré les investissements importants réalisés. Les EEP non marchands, à caractère administratif, sont totalement dépendants du budget général de l’État, avec plus de 36 milliards de subventions prévues en 2020. Cette situation, conjuguée à des besoins croissants exprimés par des EEP marchands d’appuis étatiques en fonds propres et/ou en garantie pour leur pérennité et développement, a poussé le gouvernement à penser à une réforme globale du secteur public.r>Plusieurs mesures sont prévues dans ce sens et toucheront aussi bien les EEP non marchands et sociaux que les EEP marchands et financiers. Dans ce sens, le gouvernement prévoit, pour la première catégorie, la réintégration aux ministères concernés de certaines missions après liquidation/dissolution des EEP dont le maintien n’est plus nécessaire, le regroupement de certains EEP dont le maintien serait justifié, ainsi que la liquidation ou la dissolution des EEP dont la mission n’est plus avérée. S’agissant des EEP marchands et financiers, le gouvernement prévoit notamment le renforcement de la pérennité du modèle à travers la réduction de la dépendance envers le budget de l’État, une meilleure contribution à ce budget ainsi qu’une valorisation du patrimoine. Le ministre a également annoncé la création de groupes/holdings sectoriels homogènes répondant à des impératifs de taille critique, d’optimisation de la gestion, d’attrait pour le marché financier et de concrétisation des nouvelles opportunités offertes par l’intelligence artificielle, la digitalisation, l’économie circulaire… Une Agence dédiée à la gestion active des participations marchandes et financières de l’État sera également créée a annoncé le ministre.r>Présentant une série d’opérations qui pourraient être envisagées dans le cadre de cette réforme, le ministre a affirmé que dans le secteur des Infrastructures (Transports et Logistique), un regroupement d’ADM, ONCF, SNTL, CFR et AMDL est envisageable. Dans ce sens, le ministre a souligné qu’on pourrait éventuellement envisager la création d’une entité chargée de la réalisation des infrastructures routières, autoroutières et ferroviaires ainsi que des services du transport. Le regroupement de l’activité logistique au sein d’un même opérateur public en vue de créer les synergies et de développer une offre logistique intégrée est également envisageable, r>a-t-il ajouté.