11 Mai 2020 À 16:55
Surnommé le «magicien des rencontres musicales», Majid Bekkas est très content de cette invitation qui l’honore pour réinterpréter, à sa manière, une composition d’un grand maître de la musique classique. «Je suis heureux de pouvoir participer à cette célébration», dit-il. «Je le fait en revisitant L’Hymne à la Joie de Beethoven sur des mélodies du patrimoine musical marocain que j’ai l’honneur de représenter». Ceci nous montre, encore une fois, que la musique n’a pas de frontières. C’est le langage universel que tout le monde peut comprendre et savourer avec la même intensité. D’autant plus que cette mélodie de la Neuvième Symphonie, composée en 1823 par Ludwig van Beethoven, représentant l’Union européenne, a été mise en musique sur le poème l’«Ode à la joie», écrit en 1785 par Friedrich Schiller. Ce poète avait exprimé, à travers ses vers, l’idéal de fraternité des humains, vision partagée par Beethoven. Cet Hymne, déjà revisité à travers différents genres musicaux, à savoir le hip-hop, la techno ou jazz band, retentira, aujourd’hui, en version Gnaoua, évoquant liberté, paix et solidarité incarnés par l’Europe. Ainsi, le Hajhouj, les qarqabou et les percussions traditionnelles prendront la place des instruments classiques.r> r>Pour mieux connaître cet artiste multi-disciplinairer>Musicien qui jongle avec plusieurs instruments, compositeur et chanteur, Majid Bekkas est, également, directeur artistique (programmation marocaine) du festival jazz au Chellah à Rabat depuis 1996. Passionné des fusions entre la musique traditionnelle gnaouie et le blues afro-américain, il participe depuis plusieurs années à différents projets et festivals de jazz internationaux. r>Cet amour pour la musique gnaouie, Majid Bekkas l’a développé lors de son enfance à Zagora où il s’est familiarisé avec les musiques du désert et les rythmes des danses aqallal et roukba. Un métissage des cultures arabo-berbères et d’Afrique subsaharienne qu’il traduit souvent dans ses projets musicaux.r>Majid Bekkas entame sa carrière en tant que musicien de banjo, en compagnie de groupes comme Nass El Ghiwane, puis apprend le oud au Conservatoire national de musique et de danse de Rabat et se forme, simultanément, à la culture des confréries gnaouas, aux rythmes particuliers et à la spiritualité de leurs musiques pentatoniques et leurs instruments traditionnels, auprès du mâallem Ba Houmane. Il apprend aussi le blues et la musique soul, et apprend à jouer à la guitare. Dans les années 1980, Majid Bekkas forme son premier groupe, «Youbadi», en tant que guitariste, claviériste et chanteur. Puis, en 1990, le trio «Gnaoua Blues Band», où il chante et joue, essentiellement du oud et du guembri. Avec son jeu musical et sa voix ensorcelante, il arrive à envoûter le public et le mener dans un rituel musical de mise en transe.r>Sa rencontre, en 1996, avec le saxophoniste Louis Sclavis, lors de la première édition de Jazz au Chellah à Rabat, lui ouvre d’autres opportunités. Il commence à multiplier les collaborations et les enregistrements avec les musiciens de jazz sur les scènes de jazz internationales, notamment avec Pharoah Sanders, Archie Shepp, Joachim Kühn et bien d’autres. Ce qui lui a valu d’être le créateur de l’African Gnaoua Blues et de recevoir des récompenses et reconnaissances, notamment le Djangodor en 2004 pour l’album «Mogador», le German Jazz Award en 2009 pour l’album «Passport to Morocco» avec Klaus Doldinger, le «Trophée Al-Farabi» décerné par le Comité national de la musique en 2010, en hommage à sa contribution au rayonnement de la musique antique. En janvier 2020, il signe son dernier album, «Magic Spriti Quartet».