Culture

Huit photographes marocains exposent leurs analyses du confinement/déconfinement

«Tempus Fugit» est un corpus photographique varié de plus de 50 tirages. Entre photo journalisme, jeux graphiques, mises en scène, expérimentations artistiques et poésie, l’exposition collective croise et entremêle des instants de vie, archives contemporaines qui révèlent diverses facettes du Maroc actuel.

Fatima Zohra Serri.

27 Décembre 2020 À 20:11

Huit photographes marocains exposent, jusqu’au 5 février au Musée d’art contemporain africain Al Maaden de Marrakech (MACAAL), leurs créations réalisées durant les périodes de confinement et de déconfinement. Walid Bendra, Hicham Benohoud, Imane Djamil, Seif Kousmate, Mehdy Mariouch, Fatima Zohra Serri, Yzza Slaoui et Yassine Toumi ont travaillé autour d’un projet commun : documenter, chacun à sa manière, «un espace-temps particulier». Les artistes ont immortalisé différentes «représentations d’un quotidien hors du temps» depuis le début du confinement marocain jusqu’à un mois après sa fin. Chaque photographe a eu carte blanche pour documenter cette période et en offrir sa propre vision, son analyse personnelle. Le résultat est Tempus Fugit, un corpus photographique varié de plus de 50 tirages. Cette exposition est produite et réalisée par Mafoder Group. Selon le photographe marocain M’hammed Kilito, commissaire de l’exposition, «ce projet met un accent particulier sur la narration. Il vise à relier plusieurs histoires en donnant à chaque photographe la liberté d’exprimer librement sa vision, son expérience et, in fine, d’en conserver une trace». r>Entre photo journalisme, jeux graphiques, mises en scène, expérimentations artistiques et poésie, Tempus Fugit croise et entremêle des instants de vie, archives contemporaines qui révèlent diverses facettes du Maroc actuel. Dans cette exposition collective, la talentueuse Fatima Zohra Serri présente des portraits à la fois mélancoliques et poétiques entre éloignement, solitude et rêve d’évasion. De la même façon, Walid Bendra tire le portrait de l’architecture urbaine évidée de ses habitants. Hicham Benohoud tente, quant à lui, de structurer et de réorganiser son espace de vie par un enchevêtrement de lignes et de directions, comme autant de possibles. Photojournaliste, Yassine Toumi documente de manière détachée l’organisation d’un pays en état de siège tandis que dans la même veine, Seif Kousmate y ajoute une note d’humanité grâce à des attitudes, des gestes et des habitudes du quotidien. Photographes, historiens, conteurs du quotidien. Le corpus photographique final rassemble plusieurs histoires dans lesquelles transparaissent des visions et des approches différentes, des expériences intimes solitaires ou partagées ; une mosaïque de points de vue personnels, bribes d’histoires singulières qui, pourtant dialoguent, se répondent et s’assemblent grâce à une scénographie résolument épurée, réalisée par Zineb Andress Arraki, pour reconstituer une cartographie exhaustive de cette période atypique. «Si nous avons choisi, en guise d’acte culturel, de faire appel au talent d’artistes photographes, c’est que ceux-ci, à travers leur regard et comme “Historiens du présent”, sont à nos yeux parmi les plus à même de mettre en lumière et de témoigner de ce que nous avons traversé. Ils nous tendent un miroir troublant de ce que chacun d’entre nous a pu vivre durant cette période», explique Ibrahim Slaoui, PDG du groupe Mafoder, initiateur du projet. r>Tempus Fugit s’accompagne d’un programme éducatif et culturel comprenant notamment des visites scolaires et visites guidées, des activités créatives et des rencontres avec les artistes. Ce programme est complété par une programmation digitale (MACAAL Webinaires & MACAAL Takeovers). n

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