03 Septembre 2020 À 18:38
En effet, « Indigo » a toujours été bien accueilli lors de ses projections, aussi bien par les professionnels et critiques que par le large public. Il a, par ailleurs, reçu le prix de la critique africaine, Paulin Soumanon Vieyra, lors de la 26ème édition de Festival Panafricain du Cinéma et de la Télévision de Ouagadougou (FESPACO), le Prix du meilleur scénario international à la 23ème édition du festival Africain Ecrans Noirs à Yaoundé (Cameroun), puis le Prix du meilleur rôle féminin à travers l’actrice Khouloud, et ce, à la 21ème édition du Festival du cinéma africain de Khouribga. Un autre Prix que Selma a eu pour son film est July 2019/ CIFEJ à la 22ème édition d Zanzibar International Film Festival (Tanzanie). Un honneur pour Selma Bargach que de voir son deuxième long-métrage, après « La 5ème corde », impressionner les cinéphiles et professionnels du secteur.
Produit par Souad Lamriki (Agora film) et avec un casting rassemblant les acteurs Rim Kettani, Khouloud Bettioui, Marwa Khalil, Mohamed Wahib Abkari, Aicha Mahmah, Karim Saidi, Malek Akhmis, Sarah Perles et Fadwa Taleb, la réalisatrice a mis en images une histoire assez extraordinaire autour de la jeune Nora, âgée de 13 ans, qui se sent abandonnée par son entourage. Suite à un choc émotionnel, elle se réfugie dans le monde de la voyance pour échapper à la brutalité de son frère Mehdi. Elle découvre un cadeau qui pèsera sur elle comme une malédiction et provoquera des malentendus autour d’elle. Son entourage est perturbé par ses visions mais semble indifférent à sa souffrance. « Indigo » raconte le parcours initiatique de cet enfant à la recherche de sa propre vérité. Par ce film, Selma Bargach a voulu raconter l’histoire de cette enfant, confrontée à une société où les êtres sont perdus parce que préoccupés par leur problèmes et dominés par leur égos. « C’est aussi le rejet et l’abandon de la différence par un système qui s’uniformise même dans la perception du monde des uns et des autres. Il y a une forme d’aliénation de l’individu dans un environnement de moins en moins à l’écoute de son monde intérieur et de sa spiritualité », explique la réalisatrice. Et d’ajouter que « partout, des êtres cherchent leur place dans le monde, dans leur famille, dans leur couple. Il y a en Nora, cette enfant solitaire, livrée à elle-même, qui cherche désespérément d’une certaine façon de prouver qu’elle existe dans sa particularité et dans sa différence. Et il y a les autres personnages, noyés dans un système invraisemblable, fatigués et rêveurs, qui traversent le temps en cherchant désespérément une issue, tout en ignorant la souffrance de l’enfance », précise-t-elle. Rappelons que la sortie nationale du film « Indigo » a été prévue pour le 8 avril dernier, mais elle fut reportée à cause de la situation pandémique que traverse le Maroc.
Parcours de la réalisatrice
Native de Casablanca, Selma Bargach est docteur en art et en sciences de l’art, option audiovisuelle (Sorbonne à Paris, 1997). Elle a, également, soutenu un doctorat sur le thème «Le statut et le rôle de la femme dans le cinéma marocain». A son actif plusieurs courts-métrages avant de se lancer dans le long-métrage. Selma occupe le poste de responsable audiovisuelle à la Fondation ONA. Son premier long métrage « La 5ème Corde », qui a sillonné le monde et obtenu plusieurs prix dans différents festivals internationaux.