LE MATIN
10 Août 2020
À 17:11
Le jeune artiste-peintre Anas Khermoui expose, depuis le 7 août à Essaouira, une série de ses récentes œuvres, pour le plus grand plaisir des amoureux des arts plastiques parmi les habitants et les visiteurs de la Cité des Alizés. Intitulée «Vision sensible», cette exposition, qui se poursuit jusqu’au 1er novembre prochain, se déroule dans le strict respect des mesures préventives et sanitaires décrétées par les autorités compétentes en vue d’endiguer la propagation de la pandémie du nouveau coronavirus (Covid-19). Elle offre ainsi au public passionné l’opportunité de découvrir une vingtaine de tableaux, de différents formats, qui reflètent le talent et la créativité de cet artiste, imbu de l’esprit de Mogador, et donnent à apprécier une multitude d’expressions et d’impressions bercées par une présence significative et dominante des couleurs, des symboles et des signes.
À travers ces tableaux dignes d’admiration, ce jeune Souiri autodidacte et très inspiré, né le 22 mars 1998 au cœur de l’historique médina de la Cité des Alizés, a réussi à combiner, avec grande subtilité et maîtrise, plusieurs techniques et matières où baignent notamment de nombreux signes de l’alphabet tifinagh, le tout dans un style artistique simple, mais très expressif et captif, qui laisse libre cours au propre imaginaire de chaque visiteur. «On chercherait en vain un raté ou une maladresse, Anas Khermoui montre déjà une belle maîtrise technique qui lui fait mériter cette nouvelle exposition. Il peint un univers kaléidoscopique, celui d’un jeune homme moderne, plongé dans notre univers médiatique aux millions d’écrans jamais éteints. Ses abstractions nous font signe : des écritures, des symboles, des collages balisent le chemin», lit-on dans une note de présentation.
Et la même note de souligner que ce jeune artiste d’Essaouira, qui s’attache à «écrire son histoire artistique intime», «nous parle, avec une grande sensibilité, de son attachement à la culture amazighe, si vivante dans la Cité des Alizés, à travers les lettres de son alphabet ou des pages découpées dans des livres d’auteurs amazighs ou berbères». «Mais ce n’est pas une banderole identitaire, juste la pureté de l’émoi séparée de l’intellect... L’instinct du ressenti», explique-t-on de même source.
Dans une déclaration à la MAP à cette occasion, M. Khermoui a tenu à exprimer sa grande joie d’organiser sa deuxième exposition, malgré son jeune parcours artistique, et ce après sa participation, en janvier dernier, à l’Espace «Dar Souiri», à une exposition collective de photos et de peintures, intitulée «Empreintes artistiques». Il a souligné qu’il s’est initié aux arts plastiques en 2019, sachant qu’il n’a pas fait d’études dans ce domaine ou suivi de cours ou de formations en la matière, relevant qu’il s’est découvert une réelle passion pour cette forme d’expression artistique.
Et d’estimer que ses innombrables rencontres avec une constellation d’artistes-peintres, qu’il a pu croiser ou côtoyer durant leurs séjours ou passages à Essaouira, ont jalonné sa passion pour les arts, en général, et la peinture, en particulier, d’autant plus que la Cité des Alizés est une ville incontournable pour les artistes de tous genres et s’impose comme un haut lieu emblématique de rencontres culturelles et artistiques, de partage et d’échange entre différentes sortes de créations humaines.
Anas Khermoui a fait remarquer que sa nouvelle exposition, qui se tient dans un contexte exceptionnel marqué par la lutte contre le Covid-19, tend à mettre en relief notamment l’apport de la culture amazighe, qui représente l’un des principaux et multiples affluents ayant façonné l’identité marocaine plurielle, notant que de nombreux toiles exposées renvoient à l’art abstrait, alors que d’autres au symbolisme, avec à la clé l’usage de la technique du collage, qui consiste à organiser une création plastique par la combinaison de plusieurs éléments de toutes formes et natures, ou l’utilisation du henné, de la peinture à l’huile ou à l’acrylique.
Et le jeune artiste souiri de réaffirmer sa ferme détermination à persévérer dans cette voie et à approfondir ses connaissances sur les arts plastiques en suivant des cours ou des formations spécialisés, afin d’affiner ses techniques de travail et d’explorer de nouvelles formes et modes d’expression plastique, le but ultime étant, a-t-il conclu, de faire partie à l’avenir de la riche pléiade d’artistes de renom dont regorge la ville d’Essaouira.