26 Novembre 2020 À 19:47
Entre 12 et 15 milliards de doses devraient être produites dans le monde, selon la Fédération internationale de l’industrie pharmaceutique (IFPMA). «Les modèles actuels prédisent qu’il n’y aura pas assez de vaccins pour couvrir la population mondiale avant 2023 ou 2024», estime la Duke University américaine qui surveille le marché émergent de quelque 200 candidats vaccins. Les laboratoires préparent deux types de vaccins : certains, comme celui de Pfizer et BioNTech, exigeront des températures de conservation très basses, jusqu’à -80°C, tandis que d’autres seront conservés à des températures plus conventionnelles de +2 à +8°C. Le premier type, particulièrement difficile à transporter, «va concerner jusqu’à 30% des doses qui seront distribuées dans le monde», estime Mathieu Friedberg, directeur général du logisticien Ceva (groupe CMA-CGM). Pour les 70% du second type, «c’est des logistiques toujours spécifiques. Ça reste de la pharma et donc c’est sensible, mais c’est moins technique que le -80°C», dit-il. Pour Mathieu Friedberg, la moitié des vaccins prendront la route entre le lieu de production et des lieux de stockages puis des centres de vaccination. L’autre moitié exigera selon lui une logistique combinant des moyens aériens et terrestres. Tout dépendra donc des distances et de l’urgence à acheminer les produits. «Il y aura besoin d’une sorte de pont aérien», avance Glyn Hughes, responsable du fret à l’Association internationale du transport aérien (Iata). Une seule dose à transporter pour chaque habitant de la planète remplirait l’équivalent de 8.000 gros-porteurs cargo, selon lui. La capacité actuelle de transport de fret par avion est insuffisante pour faire face à la demande. Bolloré Logistics travaille ainsi «sur tous les segments», explique son directeur commercial Olivier Boccara : état du marché pour l’emballage, revue des ressources disponibles pour le transport – en particulier un recensement des transporteurs terrestres capables de relever le défi –, prise d’options avec les compagnies aériennes et maritimes avec des prévisions sur les flux, etc. «Dans l’ordre, une institution ou une autorité sanitaire d’un pays travaille avec un labo, le labo certifie sa chaîne logistique, et c’est donc à lui de faire le travail avec ses sous-traitants pour que cette chaîne logistique respecte l’ensemble des critères», résume Mathieu Friedberg. Mais les professionnels de la logistique interrogés par l’AFP sont unanimes : ils seront prêts.