04 Mai 2020 À 22:18
L’Afrique aura besoin de stimulus financiers pour enclencher sa reprise économique et s’assurer un soulagement social, suite à la pandémie du Covid-19. Selon les estimations des experts, 110 à 150 milliards de dollars seront ainsi nécessaires pour remonter la pente. Lors d’un webinaire organisé par l’Institut africain de développement (IAD), affilié à la Banque africaine de développement, les panélistes, dont des analystes financiers, d’anciens ministres et des économistes, soulignent l’urgence pour l’Afrique de repenser sa politique macroéconomique. Ils recommandent aux décideurs du continent de surseoir aux anciennes méthodes et d’activer des réformes qui rendront l’Afrique moins dépendante des autres. «Il ne s’agit pas seulement de reconstruire l’économie mais mieux la reconstruire», soulignent les intervenants à l’unanimité. Autre recommandation : la nécessité impérieuse de concevoir des politiques fiscales et monétaires innovantes axées sur la sauvegarde des moyens de subsistance des populations et la sécurisation des investissements privés, notamment ceux portés par les PME. Ce qui est de nature à protéger les emplois et renforcer les institutions régionales et nationales. Encore une fois, cette crise sanitaire que traverse le continent doit mettre la puce à l’oreille des décideurs afin de multiplier les investissements dans les infrastructures de santé. Relever les défis liés à la santé dans le continent passera également, selon les experts, par le renforcement des investissements dans les STEM (science, technologies, ingénierie et mathématiques). Le Covid-19 n’est qu’une pandémie parmi d’autres maladies et phénomènes qui menacent le continent comme le paludisme, la tuberculose, en plus des catastrophes liées au changement climatique. Autant de défis qui nécessitent des réponses coordonnées entre les différents pays de la région. Les experts suggèrent ainsi la création d’un groupe de 30 pays africains, composé des ministres des Finances et des gouverneurs des Banques centrales. L’objectif étant de réfléchir à un plan d’actions unifié pour faire face aux problématiques liées à la santé et au changement climatique.r>Rappelons que l’IAD a établi un indice mesurant la performance des services publics en Afrique. Son objectif, améliorer la transparence et renforcer les responsabilités des prestataires des services publics. L’institution est, par ailleurs, sur un projet d’Académie africaine de gestion des finances publiques. Celle-ci aura pour mission d’aider les pays africains dans la gestion prudentielle des finances publiques.