06 Avril 2020 À 19:53
Le président de la Banque africaine de développement (BAD), Akinwumi Adesina, appelle à une suspension de la dette des pays à faible revenu en ces temps d’incertitude et de mutation rapide. «J’appelle à des actions encore plus audacieuses, et ce, pour plusieurs raisons. Premièrement, les économies des pays en développement, malgré des années de grands progrès, restent extrêmement fragiles et mal préparées pour affronter cette pandémie du Covid-19. Elles risquent davantage de sombrer sous les lourdes pressions budgétaires qu’elles subissent aujourd’hui avec le coronavirus», explique le patron de l’institution panafricaine. Deuxièmement, poursuit-il, bon nombre de pays africains tirent leurs recettes d’exportation des produits de base. L’effondrement des prix du pétrole a plongé les économies africaines dans la détresse. r>Selon la BAD, le Covid-19 pourrait entraîner une baisse du PIB, allant de 22,1 milliards de dollars dans le scénario de référence, à 88,3 milliards dans le scénario catastrophe, soit une contraction des prévisions du PIB pour 2020 de 0,7 à 2,8 points de pourcentage. Si la situation actuelle persiste, l’Afrique pourrait même tomber en récession cette année, s’alarme le président de la BAD. Le choc de la pandémie réduirait davantage la marge de manœuvre budgétaire du continent, étant donné que les déficits budgétaires devraient se creuser de 3,5 à 4,9 points de pourcentage et augmenter le déficit de financement du continent de 110 à 154 milliards de dollars supplémentaires cette année.