18 Août 2020 À 17:49
Le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA) prépare, en collaboration avec la Direction de la population relevant du ministère de la Santé, un rapport analytique des cas de violences basée sur le genre reçus et traités en intégrant l’impact de la crise Covid-19. Ce rapport aura pour objectif général d’apprécier les effets du confinement sur la violence fondée sur le genre à travers l’analyse des données recueillies pendant la période du confinement au niveau des Unités de prise en charge des femmes et enfants victimes de violence, en lien avec les indicateurs du phénomène de la violence. «Dans le contexte épidémiologique actuel qui est marqué par des mesures préventives particulières, la notification des cas de violence fondée sur le genre a enregistré une baisse au regard de la réduction de l’accessibilité à la prise en charge. Cette baisse ne signifie en rien la diminution des cas de violence. C’est le dispositif de signalement qui est devenu inaccessible. Dans les pays qui disposent de plateformes et de numéros d’écoute, le phénomène de violence à l’égard des femmes a explosé. Ainsi, des mesures supplémentaires ont été prises face à l’urgence. Dans certains pays, par exemple, on a mis en place des points d’accompagnement éphémères dans des centres commerciaux pour accueillir les victimes. L’alerte peut également être lancée en pharmacie», indique l’UNFPA. «Durant cette période difficile de pandémie de coronavirus, le confinement actuel a pour triste conséquence une hausse des violences fondées sur le genre. r>La situation exceptionnelle amène donc à des mesures exceptionnelles. Ainsi, pour éviter que les mesures de prévention contre l’épidémie ne deviennent un instrument supplémentaire pour les agresseurs, il est fort nécessaire d’apprécier les indicateurs et la tendance du phénomène, une adaptation aux différentes situations qui pourraient être un obstacle à l’accès au système de soins ou d’alerte», ajoute l’organisation, notant que la Direction de la population est interpellée, en tant que point focal du ministère de la Santé en charge du Programme national pour la prise en charge des femmes et enfants victimes de violence, pour présenter la situation des indicateurs (progression et tendance) des Unités intégrées de prise en charge des femmes et enfants victimes de violence, généralisées à travers un réseau composé de 113 unités couvrant tout le territoire du Royaume.r>Par ailleurs, l’UNFPA rappelle que pour concrétiser les engagements relatif à la «Déclaration de Marrakech 2020» qui constitue un ensemble de priorités des départements concernés par la question de la violence à l’égard des femmes, le ministère de la Santé a procédé dans un premier temps au renforcement de la continuité des soins durant la période de confinement. Puis dans un deuxième temps, au lancement et la mise en place de la plateforme pour la déclaration à distance des actes de violence faite aux femmes et aux enfants. r>«Au cœur de la riposte au Covid-19, certains communiqués ont souligné que plus de 1.000 actes de violence sous toutes ses formes ont été enregistrés via ces appels téléphoniques, comprenant des violences psychologique, économique et physique, ainsi que certains cas de violence sexuelle», indique la même source. Et de poursuivre : «Ainsi une collecte et analyse des données enregistrées au cours de cette période de confinement est fort essentielle pour apprécier l’effet des mesures de prévention contre l’épidémie sur les indicateurs et la tendance du phénomène de violence fondée sur le genre et pouvoir porter des corrections adaptées».
Fléau mondial
Le taux de violences domestiques à l’égard des femmes a augmenté considérablement pendant la période de confinement imposée par le coronavirus. En effet, des milliers de femmes à travers le monde se sont retrouvées durant cette période piégées à domicile avec leurs conjoints violents. Les signalements de violences domestiques se sont multipliés durant cette période, avec une hausse qui a atteint 40% dans certains pays.r>Face à cette situation, l’Organisation des Nations unies avait appelé, en avril dernier, les gouvernements à protéger les femmes contre la violence dans les foyers en ces temps de pandémie, à prendre des mesures de prévention de la violence fondée sur le genre et à prévoir des recours pour les victimes dans le cadre de leur plan d’action national face au Covid-19.