20 Avril 2020 À 18:22
La nouvelle est tombée samedi dernier : le confinement sera prolongé jusqu’au 20 mai prochain dans le cadre de la lutte contre la pandémie du Covid-19. Cela veut dire que nous sommes appelés à rester à la maison de nouveau pendant au moins un mois. Certes, il s’agit de l’unique solution qui permet d’éviter la propagation du virus, mais ceci n’est pas sans conséquence sur notre vie et surtout sur celle de nos enfants. En effet, en restant à la maison, le temps consacré par les enfants et les adolescents à la scolarité diminue, en revanche, le temps qu’ils passent devant des écrans augmente considérablement, d’autant que leur vie se déroule de plus en plus sur Internet. Une situation qui les expose à des risques accrus et qui a poussé l’Unicef et ses partenaires à publier une nouvelle fiche technique enjoignant les États, le secteur des TIC, les éducateurs et les parents à faire preuve de vigilance et à prendre de toute urgence des mesures visant à limiter les risques et à s’assurer que les expériences vécues en ligne par les enfants durant la crise sanitaire demeurent sûres et positives.r>«Cette pandémie a entraîné une hausse sans précédent du temps consacré à l’écran. La fermeture des établissements scolaires et les mesures de confinement strict ont conduit les familles à se tourner en plus grand nombre vers les technologies et les solutions numériques pour que leurs enfants puissent continuer d’apprendre, de se divertir et de rester en contact avec le monde extérieur. Cependant, les enfants n’ont pas tous les connaissances, les compétences et les ressources nécessaires pour se protéger lorsqu’ils sont en ligne», a déclaré Howard Taylor, directeur général du Partenariat mondial pour l’élimination de la violence envers les enfants. r>L’Organisation onusienne rappelle que dans le monde, plus de 1,5 milliard d’enfants et de jeunes sont touchés par la fermeture de leur école et suivent désormais les cours à distance en entretenant davantage leurs relations sociales en ligne. Pour l’Unicef, cette situation peut rendre les enfants plus vulnérables au pédo-piégeage et à l’exploitation sexuelle sur Internet, les prédateurs cherchant à tirer parti de la situation. L’absence d’interactions directes avec leurs amis et leurs partenaires peut les conduire à prendre davantage de risques, par exemple en envoyant des images à caractère sexuel. Par ailleurs, l’accroissement du temps passé en ligne et l’absence de structuration de celui-ci peuvent les exposer à des contenus potentiellement néfastes et violents, ainsi qu’à un plus grand risque de cyber-harcèlement. r>«Face à la menace que représente la Covid-19, la vie de millions d’enfants se limite temporairement à leur domicile et à leurs écrans. Nous devons les aider à appréhender cette nouvelle réalité», a déclaré la directrice générale de l’Unicef Henrietta Fore. «Nous appelons les États et le secteur privé à unir leurs forces pour protéger les enfants et les jeunes en ligne via des fonctionnalités de sécurité améliorées et la mise en place de nouveaux outils pour aider les parents et les éducateurs à enseigner aux enfants les précautions nécessaires pour utiliser Internet de manière sûre». r>Parmi les recommandations de la fiche technique de l’Unicef visant à limiter les risques en ligne pour les enfants durant la Covid-19, on appelle les états à renforcer les services essentiels de protection de l’enfance afin de s’assurer qu’ils restent ouverts et actifs pendant toute la durée de la pandémie. Les États doivent également former les personnels de la santé, de l’éducation et des services sociaux aux conséquences potentielles de la Covid-19 sur le bien-être des enfants, et notamment à l’accroissement des risques sur Internet et intensifier les campagnes de sensibilisation à la sécurité des enfants en ligne en veillant à ce que les services sociaux, les écoles, les parents et les enfants aient connaissance des mécanismes de signalement locaux et disposent du numéro des lignes téléphoniques d’écoute et d’assistance. L’Unicef et ses partenaires appellent, par ailleurs, les secteurs des technologies de l’information et notamment les plateformes de réseaux sociaux à s’assurer que les plateformes en ligne, et en particulier les outils d’apprentissage virtuel, sont équipées de fonctionnalités de protection et de sécurité améliorées, et qu’elles sont clairement accessibles aux éducateurs, aux parents et aux enfants. «Les secteurs des technologies de l’information doivent également promouvoir et faire connaître l’existence des lignes d’assistance et des services d’information en matière de protection de l’enfance et élaborer des règles de modération standard dans le respect des droits de l’enfant. Ils sont aussi appelés à appliquer les mesures de protection déjà à disposition et innover si besoin, et améliorer la connectivité pour élargir l’accès des enfants défavorisés à Internet dans les ménages à faible revenu».r>Dans sa fiche, l’Unicef s’adresse également aux écoles en leur demandant de mettre à jour les règles de protection actuelles pour refléter les nouvelles réalités auxquelles sont confrontés les enfants qui étudient désormais de chez eux. Les établissements scolaires sont aussi appelés à promouvoir les bons comportements en ligne, veiller à leur application et s’assurer que les enfants ont à tout moment accès à des services de soutien psychologique en milieu scolaire. r>Enfin, l’Unicef demande aux parents de s’assurer que les appareils des enfants font l’objet de mises à jour logicielles régulières et qu’ils sont dotés de programmes antivirus. «Les parents doivent avoir des discussions franches avec leurs enfants sur leurs usages et fréquentations en ligne. Il doivent aussi fixer, avec la participation des enfants, des règles d’utilisation d’Internet (où, quand, comment) et se montrer vigilant aux signes de détresse que les enfants peuvent exprimer en lien avec leur activité en ligne», lit-on sur la fiche technique qui a été élaborée en partenariat avec l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco), l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le Partenariat mondial pour l’élimination de la violence envers les enfants, l’Union internationale des télécommunications (UIT), la WeProtect Global Alliance et la World Childhood Foundation USA.