05 Juin 2020 À 23:09
La stratégie adoptée par le Maroc face à la pandémie du nouveau coronavirus a été empreinte de clarté et correspondait aux enjeux imposés par cette crise sanitaire, ont souligné des chercheurs et experts du «Policy Center for the New South» (PCNS). «L’État a fait preuve d’une capacité remarquée à faire face aux enjeux colossaux de ce choc épidémiologique, à travers l’adoption d’approches préventives innovantes, et en faisant preuve d’un esprit pédagogique et de retenue dans la mise en œuvre du dispositif établi dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire», ont-ils relevé dans un rapport publié dans le cadre des «Policy papers» du centre, intitulé «La stratégie du Maroc face au Covid-19».r>Le rapport, établi par un parterre de chercheurs, relève que le plan d’action mis en place pour faire face à la pandémie du Covid-19 a porté sur trois axes : la santé, l’économie et le système social, affirmant que sur chaque axe, les initiatives des établissements publics, du secteur privé et des acteurs de la société civile ont contribué à limiter les effets de la pandémie. Au niveau sanitaire, les efforts déployés visaient à limiter la propagation du coronavirus pour assurer le contrôle du système sanitaire, prenant en considération notamment les ressources limitées et inégalement réparties sur le territoire national. Dans ce cadre, les chercheurs du PCNS ont fait savoir que la priorité était d’augmenter l’offre en infrastructures sanitaires, soulignant également la contribution de la société civile à cet effort, notamment les établissements hôteliers qui ont mis leurs chambres à la disposition des cadres de santé mobilisés sur les premières lignes pour faire face à la pandémie et prendre soin des personnes convalescentes.r>Au niveau économique, les auteurs ont estimé que vu la conjoncture économique nationale et internationale volatile, la création du Fonds spécial de gestion de la pandémie du coronavirus, financé par 3% du PIB, en plus des dons des diverses instances publiques et privées, doit être considérée comme un mécanisme de renforcement du partage des risques, reflétant une prise de conscience de l’interconnexion des secteurs et leur exposition, directement ou indirectement, aux effets de la pandémie.r>Sur le dernier axe, indique le rapport, l’objectif était de préserver le système social, vu que le secteur social au Maroc est marqué par la hausse du taux de chômage, particulièrement parmi les jeunes, auquel s’ajoute le fait que la situation des personnes en situation de précarité et des salariés qui ont perdu leur emploi à cause cette crise risque de se dégrader. Les efforts déployés visaient à diminuer ces effets, par des aides allouées à plusieurs catégories sociales, affirment les experts du PCNS, ajoutant que l’identification des bénéficiaires de ces aides était l’un des plus grands défis, à cause du manque de données sur ces habitants. Le deuxième défi était d’assurer la continuité des activités d’utilité publique, notamment les services publics, ajoutent les chercheurs, soulignant l’adaptation du système d’éducation aux évolutions technologiques imposées à l’ère du coronavirus, par l’adoption de l’enseignement à distance et la mobilisation des médias publics pour la diffusion des cours.r>D’un autre côté, le rapport met en relief la mobilisation de l’ensemble de l’appareil de l’État pour faire face à cette crise, notant que grâce à l’organisation administrative territoriale, agencée de manière hiérarchique, toutes les informations nécessaires ont été transmises en douceur dans le but de préserver l’ordre public et le bien-être psychologique des citoyens.