04 Février 2020 À 21:47
La question de la décentralisation et de la régionalisation au Maroc et en Espagne a réuni des universitaires des deux bords dans un esprit d’échange d’expériences dans le cadre d’un colloque organisé lundi dernier à Casablanca. Portée par la Faculté des sciences juridiques économiques et sociales de Aïn Chock (FSJESA), cette initiative est la concrétisation de l’une des recommandations des premières Assises nationales sur la régionalisation avancée qui a eu lieu en décembre dernier à Agadir. En effet, «l’université de Casablanca a estimé judicieux de mener un benchmark avec d’autres pays pour profiter de l’expérience des pays ayant déjà engagé le processus de décentralisation, de déconcentration et de régionalisation avancée. Nous avons décidé d’organiser ce colloque avec l’Université de Malaga et des responsables territoriaux des deux pays dans le but d’échanger les expériences entre les deux pays sur le plan scientifique et académique à la lumière des recherches des universitaires ainsi que sur le terrain à la lumière de l’expérience des élus et responsables territoriaux de la région de Casablanca Settat, la ville de Malaga et le sud de l’Espagne», a déclaré le doyen de la FSJESA, Abdellatif Koumat.r>La présidente de l’Université Hassan II de Casablanca, Awatif Hayar, a souligné pour sa part l’importance de la contribution de l’université à la réflexion en cours sur la régionalisation avancée. «C’est notre rôle en tant qu’université de réfléchir à cette problématique. Et c’est tout à fait normal que ce débat et ces échanges aient lieu dans cette Faculté de droit. Cela renforce le rôle de l’université de Casablanca en tant qu’acteur et lieu de production de la connaissance pour enrichir le débat et proposer des solutions utiles pour notre pays», a-t-elle déclaré.r>Intervenant au nom de la région de Casablanca-Settat, le membre du conseil de la région Abdelmalek Lakehayli a rappelé la convention qui lie la région et l’Université Hassan II. Il a par ailleurs, en tant qu’élu régional, mis en avant les atouts de la mise en application de la régionalisation au Maroc dont l’une des règles est l’attribution de certaines prérogatives du pouvoir central aux régions. «Cependant, ce mandat, qui est fondamental dans la mise à exécution de cette vision, a connu des difficultés au niveau de la mise en application des décisions administratives. C’est le cas notamment en matière d’allocations budgétaires. De telles difficultés font que de nombreux Conseils régionaux sont paralysés», a-t-il expliqué.r>Sur le plan académique, le coordonnateur de ce colloque, enseignant spécialiste des collectivités territoriales, a mis en avant l’importance du benchmarking et les particularités du système de la régionalisation en Allemagne, en Italie, en France et en Espagne. «Les académiciens marocains ont plutôt opté pour l’exemple espagnol. Et nous sommes là pour écouter la délégation de Malaga et pour échanger avec les chercheurs de ce pays sur les meilleures approches de déclinaison de la régionalisation. Le but est d’examiner ce qui marche bien et ce qui marche moins bien afin d’améliorer notre modèle et prendre ce qui convient à notre contexte et nos spécificités et aider à élaborer le modèle de développement économique et social», a-t-il souligné.