20 Juillet 2020 À 16:59
Le traitement inhalé, baptisé «SNG001» et qui réduirait de 79% le risque de développer une forme sévère de la maladie Covid-19, utilise l’interféron bêta, une protéine naturelle qui intervient dans la réponse de l’organisme contre les virus. L’étude menée par l’Université de Southampton sur 101 patients conclut que les patients traités avec ce médicament ont 79% de chances de moins que ceux qui ont reçu un placebo de développer des formes sévères de la maladie, c’est-à-dire nécessitant respirateur, ou mortelles. Les patients traités avec le «SNG001» ont plus de deux fois plus de chances de guérir par rapport à ceux qui ont reçu un placebo. Trois des patients (6%) traités avec le placebo sont morts, tandis qu’aucun décès n’est à déplorer parmi ceux qui ont été traités avec le SNG001. L’étude a été réalisée sur un échantillon relativement réduit de patients et n’a pas fait l’objet d’une évaluation par un comité de lecture, mais elle pourrait révolutionner la manière dont le Covid-19 est traité. Selon le directeur général de Synairgen, Richard Marsden, il pourrait s’agir d’une «avancée majeure». «Les résultats confirment notre conviction que l’interféron bêta (...) présente un potentiel énorme comme traitement par inhalation pour restaurer la réponse immunitaire des poumons, en améliorant la protection, en accélérant la récupération et en contrant l’impact du virus Sars-CoV-2», a déclaré le Pr Tom Wilkinson, professeur de médecine respiratoire à l’université de Southampton, qui a dirigé l’essai. Le Pr Stephen Holgate, co-fondateur de Synairgen, a quant à lui souligné que ce traitement «restaure la capacité des poumons à neutraliser le virus ou toute mutation du virus ou co-infection avec un autre virus respiratoire tel que la grippe ou le VRS (un virus respiratoire commun, Ndlr), comme cela pourrait se produire en hiver en cas de résurgence du Covid-19». Jusqu’alors seul un médicament, la dexaméthasone, a prouvé qu’il pouvait sauver des malades du Covid-19. Un autre traitement, l’antiviral remdesivir, permet de réduire la durée d’hospitalisation mais pas la mortalité. De son côté, la Russie espère produire avec ses partenaires quelque 200 millions de doses d’un vaccin contre le coronavirus cette année, si les essais cliniques sont réussis, a indiqué lundi un haut responsable russe. Le premier stade des essais cliniques en Russie «est déjà achevé, et le deuxième doit se terminer vers le 3 août», a déclaré Kirill Dmitriev, président du Fonds souverain russe qui finance la mise au point du vaccin russe.