Société

Les ménages marocains ont réduit leurs dépenses alimentaires pendant le confinement

Un ménage sur deux a réduit ses dépenses pour certains produits alimentaires notamment les viandes rouges, les poissons et les fruits pendant le confinement. C’est ce qui ressort d’une enquête réalisée par le Haut-Commissariat au Plan (HCP) auprès de 2.169 ménages du 15 au 24 juin dernier.

24 Juillet 2020 À 17:17

La baisse des dépenses a surtout touché les ménages les plus pauvres (20%), parmi lesquels 40,4% ont déclaré avoir réduit leurs dépenses d’acquisition des fruits, contre 15,5% parmi les 20% les plus aisés. Ces proportions sont de 32,8% contre 22% pour les viandes rouges, de 32,2% contre 20,5% pour les poissons, de 28,8% contre 10,8% pour les viandes blanches, de 27,6% contre 7,7% pour les farines et céréales, de 27,3% contre 9,4% pour les légumes, de 25,3% contre 9% pour les légumineuses et, enfin, de 18,4% contre 8,8% pour le lait et produits laitiers.

L’enquête du HCP indique que trois ménages sur 10 (30%) ont gardé le même niveau de dépenses pour 10 produits considérés comme de base pour les familles marocaines.

Ces produits sont surtout la farine et céréales, les légumes, les fruits, les légumineuses, les viandes rouges, les viandes blanches, les poissons, le lait et produits laitiers, les huiles et, enfin, le sucre.

Pour un ménage sur 5 (19,6%), le niveau de dépenses a connu une hausse pour au moins un de ces 10 produits et, une baisse, pour plus d’un ménage sur 2 (55%). Plus de 3 ménages sur 10 (31,2%) ont réduit leurs dépenses allouées aux fruits et plus d’un ménage sur 4 aux viandes rouges (28,3%) et au poisson (27,8%). De même, 20,8% des ménages ont vu leurs dépenses en achats de viandes blanches baisser, 19,5% celles des légumes, 18,7% de la farine et des céréales et 16,4% des légumineuses.

La réduction des dépenses a été moins consistante pour le lait et les produits laitiers (13,1%), pour les huiles (9,2%) et pour le sucre (8,2%).

La baisse des dépenses alimentaires a touché les ménages ruraux plus que les citadins, particulièrement pour certains produits comme les légumes, les fruits, les farines et céréales, légumineuses, viandes et produits laitiers.

S’agissant des raisons de cette réduction de dépenses pour produits alimentaires, les Marocains évoquent surtout le manque de moyens.

La baisse des dépenses allouées aux poissons est également attribuée à l’insuffisance de l’offre selon 5% des ménages marocains et à l’augmentation des prix (5%). Le recul des dépenses des fruits est dû, entre autres, à l’augmentation des prix selon 3% des ménages (2% en milieu urbain et 5% en milieu rural). Cette proportion est de 1% pour les légumes (3% en milieu rural et 0,5% en milieu urbain).

Par ailleurs, 3% des ménages en milieu urbain et 2% en milieu rural ont choisi de réduire leurs dépenses en légumineuses.

La réduction du budget alloué aux dépenses alimentaires n’est pas prés de s’arrêter.

Au cours du mois prochain, 82% des ménages s’attendent à une continuation de cette baisse. Cette perception est certaine pour 24% des ménages et probable pour 58%. Ces proportions sont respectivement de 80, 26 et 54% en milieu urbain et de 85, 20 et 65% en milieu rural.

Cette perception négative va de 75% pour les poissons à 78% pour les viandes rouges et les fruits, 87% pour les huiles, et à 88% pour le sucre.

En revanche, 6,5% des ménages ayant réduit leurs dépenses alimentaires s’attendent à une hausse de ces dépenses au cours du mois prochain, 7% en milieu urbain et 5,8% en milieu rural. 

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