26 Juillet 2020 À 15:49
Transformer un besoin personnel en business. C’est le défi relevé par Youssef Ghalem grâce à son entreprise Miratti Bags. Ce jeune entrepreneur marocain, également fondateur de la plateforme d’e-learning Kezakoo, a eu le déclic en étant confronté à la réalité du marché. Alors qu’il voulait s’offrir une sacoche, il a eu la mauvaise surprise de la cherté des produits à moins de faire une concession sur la qualité. Ne trouvant pas chaussure à son pied, il se lance alors dans la conception de son «IT briefcase». «J’ai réalisé mon premier prototype en mai 2018, que j’ai développé de fil en aiguille jusqu’à atteindre les modèles actuels», se réjouit Youssef. Son ambition : l’expansion de son business à l’international en misant sur l’e-commerce et le marketing digital.
Une levée de fonds auprès de Business Angels cette annéer>Sur les 250 sacs produits entre août 2019 et juillet 2020, un quart a été écoulé à l’étranger : en France et en Espagne, mais aussi aux États-Unis et à Singapour. Une proportion que le jeune entrepreneur de 33 ans veut faire croitre dans les mois à venir. Il mise sur le lancement de son modèle féminin, Anika, pour attirer une nouvelle clientèle. «L’intérêt autour de nos produits à l’international nous conforte dans la mesure où nous sommes sûrs de proposer une forte valeur ajoutée à notre niche de clientèle». r>Miratti Bags, qui fêtera sa première année d’existence en novembre prochain, a démarré son activité avec un capital de 120.000 DH et prévoit une levée de fonds cette année auprès de business angels marocains. «Nous sommes aussi dans le viseur de quelques investisseurs étrangers, notamment à Singapour», nous confie-t-il. Pour l’heure, l’entreprise suit un programme de la Caisse centrale de garantie. «À travers un incubateur à Casablanca, nous pourrons emprunter 500.000 DH. Un montant suffisant pour mener, de façon plus régulière, notre activité à l’international». Pour 2021, l’entreprise, qui compte 4 salariés et prévoit d’en recruter 3 autres, table sur un chiffre d’affaires de 5 millions de DH.
Possibilité de customisationr>La marque, qui propose en ligne des modèles en cuir pour les actifs de 25 à 55 ans, mise sur quatre facteurs pour se différencier. D’abord, à travers des fonctionnalités centrées sur l’organisation. «Nos produits sont conçus de façon très compartimentée, car l’une de nos promesses est d’aider les cadres dans leurs besoins organisationnels quotidiens». Puis, la marque se distingue par la possibilité «illimitée» donnée à ses clients de customiser leur produit, «que ce soit la gravure d’initiales en feuilles dorées ou argentées, ou même à travers un test de personnalité que nous faisons passer aux visiteurs de notre plateforme web». Ensuite, la recherche-développement, partie intégrante de la force de la marque. «Tous nos produits sont vivants, dans le sens où la conception n’est jamais définitive. Nous essayons d’y intégrer à chaque fois toutes les améliorations possibles pour chaque version proposée à la vente». Enfin, Miratti puise sa force dans l’innovation sociale. «Grâce à nos contenus e-learning, nous réalisons deux objectifs propres. Il s’agit de la préservation du savoir-faire artisanal marocain à travers sa digitalisation sous forme de formations en ligne. Mais aussi en formant et intégrant professionnellement les minorités sociales», affirme Youssef. Pour ce faire, notre jeune entrepreneur, ingénieur de formation, a lancé Miratti Academy. Il s’agit d’une plateforme proposant du contenu e-learning à l’adresse des artisans. Le fondateur de Kezakoo a ainsi combiné son expérience en maroquinerie et ses compétences en formation pour le lancement de son académie. r>Promouvoir le «Made in Morocco» passe également par le choix de la main d’œuvre. Les produits de Miratti Bags sont tous confectionnés par des ateliers «de grande envergure dotés des meilleurs moyens humains» à Casablanca et Fès, assure Youssef.
Des Smart Bags Made in Morocco dans le piper>Avant toute commercialisation, un processus de création bien rodé est mis en place. La première phase porte sur le développement de modèles de maroquinerie respectant les tendances internationales. r>La recherche est complétée par une analyse détaillée des feedbacks clients. Sur cette base, les six designers, qui travaillent en freelance pour la marque, font des propositions de modèles. Ces derniers sont, par la suite, prototypés. «Il faut 4 à 10 itérations avant l’obtention d’un modèle que nous jugeons apte à figurer dans notre collection». La marque planche actuellement sur le développement des premiers Smart Bags Made in Morocco dont la présentation est prévue dans les mois à venir.